Les coupes à blanc libèrent
du mercure
(ASP) - Ce n'est pas une nouvelle pour les
biologistes, mais de voir des chiffres précis étalés
devant soi fait tout de même mal: les poissons prédateurs
(comme le brochet) vivant dans les lacs situés
dans les zones de coupe à blanc ont une teneur
en mercure qui dépasse la limite acceptable pour
la consommation humaine, selon les normes fixées
par l'Organisation mondiale de la santé.
Dans certains cas, la
concentration en mercure est le double de celle observée
chez les mêmes espèces vivant dans des lacs
épargnés.
Edenise Garcia a effectué ces relevés
dans 38 lacs de la région du réservoir Gouin,
dans le cadre de son doctorat en biologie à l'Université
de Montréal. Neuf de ces lacs étaient situés
dans des zones de coupes à blanc, et c'est chez
eux que la concentration en mercure était chaque
fois plus élevée, comparativement aux neuf
lacs situés dans des zones perturbées par
des incendies, et aux 20 demeurés "intouchés".
La recherche a été déposée
à la fin de l'été.
"Le cycle du mercure, explique la chercheure
au journal Forum, est très complexe parce
que cette substance existe sous diverses formes. Elle
peut aussi être transportée sur de très
grandes distances par le vent. En outre, son accumulation
dans les lacs dépend du taux d'acidité et
de la teneur en oxygène de ces lacs."
La chercheure d'ajouter qu'il faut être
prudent dans la consommation de poissons prédateurs,
comme le brochet, et éviter la pêche dans
des lacs de régions où la coupe forestière
est pratiquée. Mais ça, on l'avait déjà
deviné...