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Le 28 novembre 2002



Un mirage appelé convergence

(ASP) - Pourquoi croit-on aux mirages? Parce qu'en général, on veut y croire. Et qu'arrivait-il s'il se trouvait davantage de gens pour se donner la peine de nous prévenir qu'il s'agit d'un mirage? Grave question, qui interpelle tout particulièrement les journalistes, eux qui furent à l'avant-garde de la bulle Internet, et qui ont contribué à créer l'euphorie qui en a laissé plus d'un sur la paille.

Des journalistes ont été paresseux, dénonçait Brian Milner, journaliste financier au quotidien torontois The Globe and Mail, dans le cadre d'un colloque sur "La convergence: des promesses folles aux espoirs déçus", organisé à Montréal par le Centre d'études sur les médias de l'Université Laval. Maints scribes, poursuit-il, se sont contentés des communiqués de presse enthousiastes (évidemment) des compagnies qui moussaient leurs propres produits, ont bâclé leurs recherches, ont été obnubilés par les rapports trimestriels encourageants, ont transformé les PDG en des célébrités.

Évidemment, ils n'étaient pas seuls en cause: "certains gestionnaires de portefeuille ont été carrément malhonnêtes", en encourageant leurs clients à investir dans des compagnies chez qui ces gestionnaires avaient eux-mêmes des intérêts. Mais le voisin de table du journaliste du Globe, Jean-Luc Landry, n'était pas aussi enclin à jeter la pierre aux gestionnaires de portefeuilles, lui qui est justement gestionnaire de portefeuille chez Bolton Tremblay. "Quand on est dans une bulle spéculative, on ne la voit pas", affirme-t-il.

Embrassant plus large, Jean-Guy Rens, de la firme de recherche ScienceTech, décrit la bulle Internet des années 1995-2000 comme quelque chose d'idéologique. Avec la montée de la droite pendant toute cette décennie, l'abolition des monopoles en télécommunication, la déréglementation, la poussée de l'informatique grand public, tous les pions étaient en place pour la partie à laquelle se sont livrés des milliers d'investisseurs, petits, grands et très grands. Les gestionnaires auraient-ils pu être plus avisés, les journalistes plus critiques, sans doute que oui, mais ils étaient face à un phénomène historique d'une ampleur telle qu'on n'arrivera peut-être jamais à départager les responsabilités de chacun.

L'avenir, alors? Pour Hervé Fischer, auteur et philosophe bien connu du multimédia, une deuxième vague est à prévoir, et c'est celle-là qui risque d'être intéressante. "Plus intelligente, moins euphorique". La montée en puissance du numérique se fera, cette fois, sans le concours de la mythique convergence, qui est, à ses yeux, "un contre-sens: chaque média a ses spécificités, un site web n'est pas un écran de télé, et ainsi de suite". En essayant de tout regrouper dans un même panier au nom des sacro-saintes économies, plutôt que de concentrer leurs efforts sur ce qui constituaient leurs forces, les Vivendi, AOL et autres Quebecor se sont cassés les dents. Et ils n'ont pas fini d'en (faire) payer le prix.

Pascal Lapointe

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