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La science d'ici et d'ailleurs
est une production Agence Science-Presse
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Le prix de l'hippocampe
MONTREAL - La biologiste Amanda Vincent, de l'Université McGill,
est devenue la première lauréate canadienne du prix Rolex
à l'esprit d'entreprise, remis depuis 1976 à des chercheurs
dont les travaux "font progresser les connaissances et le bien-être
de l'humanité" -rien de moins. Sélectionnée parmi
2600 candidats, Mme Vincent est reconnue comme une sommité mondiale
sur le comportement, la conservation et la gestion des populations d'hippocampes.
(24 novembre 1998)
Famille brisée égale délinquance
MONTREAL - Le principal facteur de délinquance: la famille brisée.
Un facteur si important qu'elle peut être considérée
comme "un marqueur de la délinquance", explique Marc Ouimet,
de l'Ecole de criminologie de l'Université de Montréal qui,
avec ses collègues Pierre Tremblay et Carlo Morselli, vient de terminer
une vaste étude sur la sociologie de la délinquance à
Montréal.
Ca n'est certes pas révolutionnaire comme découverte, mais
il est rare qu'un chercheur pointe spécifiquement du doigt ce facteur;
la plupart préfèrent généralement associer pêle-mêle
pauvreté, problèmes familiaux et même, caractéristiques
génétiques. Or, pour Marc Ouimet, c'est la famille qui joue
un rôle crucial dans le développement de la délinquance.
Interrogé par le journal Forum, il raconte que la débandade
des familles, qui s'amorce à la fin des années 70, a donné
naissance au phénomène de l'isolement social, source de plusieurs
cas de délinquance. Presque 30 ans plus tard, nous nous situerions
dans la deuxième génération du cycle.
Pour renverser cette tendance, il préconise rien de moins que
la promotion de la famille traditionnelle dans les politiques gouvernementales.
Il penche également en faveur d'initiatives de prévention
qui cibleraient particulièrement les familles "à risque"».
Enfin, il met en garde contre les effets pervers que pourraient avoir certaines
initiatives louables: "par exemple, avec les petits déjeuners
offerts à l'école, on est en train de réresponsabiliser
la famille. On devrait plutôt investir dans des programmes d'éducation
alimentaire".
(24 novembre 1998)
Marie-Victorin : le cueilleur de connaissances
MONTREAL - L'élégant auditorium du Jardin botanique de
Montréal a revécu, l'espace d'une projection, son passé
glorieux. Le festival "Télésciences", qui se déroule
à Montréal du 12 au 22 novembre, y présentait jeudi
soir le tout dernier film de la réalisatrice Nicole Gravel, spécialiste
du documentaire scientifique. Déjà couronnée pour un
premier film sur l'oeuvre du microbiologiste Armand Frappier, la cinéaste
s'est cette fois attaquée à un autre monstre sacré
de la biologie québécoise: le frère Marie-Victorin
(1855-1944).
Une atmosphère presque familiale imprégnait l'auditorium
de style art déco. D'une part parce que la réalisatrice était
accompagnée de membres de sa famille -dont son jeune fils, qui a
personnifié le botaniste enfant. Mais aussi parce que la salle comptait
plusieurs héritiers scientifiques du savant et même certains
collaborateurs de l'époque, naturalistes ou religieux.
Victorin, le naturaliste se veut d'ailleurs une oeuvre intimiste;
elle est basée sur les carnets personnels et la correspondance de
"Victorin", comme le botaniste se faisait appeler par ses proches.
"J'ai voulu avant tout dépeindre l'homme", affirme Nicole
Gravel.
D'emblée, cette production de l'ONF est un documentaire d'une
étonnante beauté visuelle. Les gros plans de corolles ou d'insectes
abondent. On y voit un frère botaniste sur le terrain, et l'on voyage
avec lui en Gaspésie, à Mingan, l'Ile Verte et même
à Cuba. Sur les lieux mêmes de Mingan, des comédiens
jouent les rôles de cet éducateur non-conformiste et grand
nationaliste, auteur de la Flore Laurentienne et de l'herbier de 800 000
spécimens qui porte aujourd'hui son nom.
L'homme qu'a voulu cerner la réalisatrice semble exempt de défauts,
lui qui pourtant a réussi à obtenir une faramineuse subvention
en pleine crise économique, que d'autres ont décrit comme
un politicien habile, autoritaire, jaloux de la concurrence...
Ceux qui cherchent une fiction auraient avantage à lire La
Thèse, de l'historien des sciences Robert Gagnon. A côté
d'elle, la structure du film apparaît plutôt conventionnelle,
et la narration ronflante vient parfois gâcher l'originalité
des citations du frère botaniste qui, elles, démontrent de
la vie, de l'esprit et de l'humour.
Le film sera présenté à nouveau aux Week-ends de
l'ONF le dimanche 22 novembre.
Olivier Lagueux
(20 novembre)
Linux à l'Université?
MONTREAL - On parle beaucoup de Linux avec enthousiasme, par les temps
qui courent, non seulement parmi les internautes, mais aussi et surtout,
parmi tous les utilisateurs d'ordinateurs qui s'inquiètent du quasi-monopole
d'un certain Bill Gates.
Linux, c'est en effet un système d'exploitation, autrement dit
le "cerveau" qui, installé sur votre machine, fait fonctionner
tous les autres logiciels. A l'heure actuelle, Windows, le navire-amiral
de la compagnie Microsoft, roule sur environ 90% des micro-ordinateurs de
la planète.
A l'Université de Montréal, Jean-Claude Guédon,
lui aussi bien connu des internautes, s'est fait le héraut de Linux
ces derniers mois, y voyant de surcroît une voie pour sortir du cercle
vicieux des "obésiciels" -ces logiciels qui, année
après année, deviennent démesurément gros, obligeant
le consommateur à acheter des ordinateurs de plus en plus puissants.
Pour M. Guédon, la solution la plus efficace consisterait à
implanter Linux dans les écoles et les universités; il serait
ainsi possible de continuer à fonctionner sur des appareils désuets,
de mettre en réseau toutes sortes de machines aujourd'hui incompatibles
entre elles, et même d'initier plus facilement les étudiants
aux bases de la programmation. Un point de vue évidemment accueilli
avec enthousiasme par les nombreux défenseurs de Linux.
Or, dans sa dernière édition, le journal Forum,
de l'Université de Montréal, rappelle que les choses ne sont
pas aussi simples, en consacrant sa Une à un débat entre Jean-Claude
Guédon et Jean-François Grégoire, directeur des infrastructures
technologiques (DITER) à l'Université de Montréal.
Pour ce dernier, "l'implantation du système Linux n'entraînerait
pas d'économies substantielles": pour en arriver là,
il faudrait qu'une nette majorité d'usagers l'adoptent, ce qui n'est
pas à la veille de se réaliser, la tendance à la poursuite
du logiciel "dernier cri" étant fort répandue, même
à l'Université. "La DITER, déplore-t-il, ne parvient
même pas à imposer la simple utilisation d'un serveur de courrier
électronique. Nous sommes obligés de supporter de vieux systèmes
inefficaces et coûteux parce que les professeurs ne veulent pas changer
leur adresse."
Société de l'information, vous avez dit?
(18 novembre)
Ca communique, à Montréal!
MONTREAL - Bien vulgariser la science n'est pas toujours une chose facile
-l'Agence Science-Presse, après 20 ans d'activités,
en sait quelque chose!- mais l'Université McGill semble avoir l'ambition
de devenir une pépinière de "communicateurs chimistes":
coup sur coup, deux professeurs viennent d'être récompensés
pour leur travail, tandis que deux étudiantes lançaient une
émission à la radio anglophone.
Joe Schwarcz, professeur au département de chimie, a reçu
plus tôt cette année le prix James T. Grady-James H. Stack,
de la Société américaine de chimie, devenant ainsi
le premier "étranger" à décrocher cette récompense,
pour sa contribution à la vulgarisation de la chimie. Parmi les gagnants
précédents: un certain Isaac Asimov...
Joe Schwarcz anime par ailleurs chaque semaine, sur les ondes de la radio
anglophone montréalaise CJAD, une émission où il répond
aux questions des auditeurs sur la chimie, et c'est peut-être pour
marcher sur ses traces que deux étudiantes au doctorat du même
département, Emmanuelle Boubour et Marie-Caroline Bourg, ont créé
cet automne une émission scientifique diffusée un mercredi
sur deux, à midi, sur les ondes de Radio-McGill (CKUT). Appelée
Digital Delirium, elle met l'accent sur les scientifiques montréalais.
Signalons par ailleurs que la radio montréalaise semble prise
d'assaut cet automne par la science: la radio communautaire CIBL (101,5
FM) diffuse tous les lundis à 9 h Planète B, animée
par Isabelle Burgun et Brigitte Bédard, et la radio de l'Université
de Montréal (CISM 89,3 FM) vient de lancer Atomes crochus,
tous les mercredis à 15 h.
(17 novembre)
Main-d'oeuvre féminine: le marché a fait
le plein
MONTREAL - De 1976 à 1990, la progression des femmes sur le marché
du travail s'est faite à un rythme constant de 1,4%. Puis, cette
progression s'est arrêtée. Aurait-on atteint un plafond?
C'est la question que s'est posé Thomas Lemieux, professeur au
département de sciences économiques de l'Université
de Montréal et chercheur au CIRANO (Centre interuniversitaire de
recherche en analyse des organisations): et sa conclusion, à laquelle
la revue Interface consacre un article dans son édition de
septembre, tourne autour de "l'effet de génération":
en l'occurence, la génération des baby-boomers.
"Les femmes baby-boomers, explique-t-il au journal Forum,
se sont montrées beaucoup plus actives sur le marché du travail
que celles de la génération précédente. Leur
entrée sur le marché du travail (entre 1970 et 1990) faisait
plus que compenser les départs des hommes." D'où la croissance
régulière, et ininterrompue pendant ces 20 années.
En revanche, pour les femmes de la génération suivante, il
n'y a plus de révolution: elles montrent le même taux d'activité
que les baby-boomers. Il ne peut donc y avoir, au mieux, que remplacement
de la génération précédente, mais aucun ajout.
"Les femmes avaient un retard à combler par rapport aux hommes
et le rattrapage est complété. Le marché a fait le
plein de main d'oeuvre féminine."
(17 novembre 1998)
Pour normaliser le génie logiciel
MONTREAL - Des spécialistes en génie logiciel de l'Université
du Québec à Montréal se sont vu confier la tâche
de "définir la profession" à l'échelle internationale.
Cet ambitieux projet, intitulé Software Engineering Body of Knowledge,
qui émane de l'Institute of Electrical and Electronic Engineers (IEEE)
Computer Society, vise à jeter les bases de cette nouvelle profession
et d'en faire la promotion à travers le monde. Les Montréalais
auront pour mission d'élaborer un guide structuré du bagage
de connaissances nécessaires à un spécialiste du génie
logiciel, le premier guide du genre.
C'est dans le cadre d'une rencontre d'experts internationaux, qui avait
lieu récemment au Mont-Tremblant, que cette décision a été
prise. Plus spécifiquement, l'objectif à long terme de ce
travail est de faire en sorte que les contenus des programmes, ainsi que
les critères de certification et d'accréditation des personnes
qui oeuvrent dans le domaine du génie logiciel, ne diffèrent
pas trop d'une école à l'autre et d'un pays à l'autre..
(16 novembre 1998)
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