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du 16 au 30 novembre 1998

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Le prix de l'hippocampe

MONTREAL - La biologiste Amanda Vincent, de l'Université McGill, est devenue la première lauréate canadienne du prix Rolex à l'esprit d'entreprise, remis depuis 1976 à des chercheurs dont les travaux "font progresser les connaissances et le bien-être de l'humanité" -rien de moins. Sélectionnée parmi 2600 candidats, Mme Vincent est reconnue comme une sommité mondiale sur le comportement, la conservation et la gestion des populations d'hippocampes.

(24 novembre 1998)


Famille brisée égale délinquance

MONTREAL - Le principal facteur de délinquance: la famille brisée. Un facteur si important qu'elle peut être considérée comme "un marqueur de la délinquance", explique Marc Ouimet, de l'Ecole de criminologie de l'Université de Montréal qui, avec ses collègues Pierre Tremblay et Carlo Morselli, vient de terminer une vaste étude sur la sociologie de la délinquance à Montréal.

Ca n'est certes pas révolutionnaire comme découverte, mais il est rare qu'un chercheur pointe spécifiquement du doigt ce facteur; la plupart préfèrent généralement associer pêle-mêle pauvreté, problèmes familiaux et même, caractéristiques génétiques. Or, pour Marc Ouimet, c'est la famille qui joue un rôle crucial dans le développement de la délinquance. Interrogé par le journal Forum, il raconte que la débandade des familles, qui s'amorce à la fin des années 70, a donné naissance au phénomène de l'isolement social, source de plusieurs cas de délinquance. Presque 30 ans plus tard, nous nous situerions dans la deuxième génération du cycle.

Pour renverser cette tendance, il préconise rien de moins que la promotion de la famille traditionnelle dans les politiques gouvernementales. Il penche également en faveur d'initiatives de prévention qui cibleraient particulièrement les familles "à risque"». Enfin, il met en garde contre les effets pervers que pourraient avoir certaines initiatives louables: "par exemple, avec les petits déjeuners offerts à l'école, on est en train de réresponsabiliser la famille. On devrait plutôt investir dans des programmes d'éducation alimentaire".

(24 novembre 1998)


Marie-Victorin : le cueilleur de connaissances

MONTREAL - L'élégant auditorium du Jardin botanique de Montréal a revécu, l'espace d'une projection, son passé glorieux. Le festival "Télésciences", qui se déroule à Montréal du 12 au 22 novembre, y présentait jeudi soir le tout dernier film de la réalisatrice Nicole Gravel, spécialiste du documentaire scientifique. Déjà couronnée pour un premier film sur l'oeuvre du microbiologiste Armand Frappier, la cinéaste s'est cette fois attaquée à un autre monstre sacré de la biologie québécoise: le frère Marie-Victorin (1855-1944).

Une atmosphère presque familiale imprégnait l'auditorium de style art déco. D'une part parce que la réalisatrice était accompagnée de membres de sa famille -dont son jeune fils, qui a personnifié le botaniste enfant. Mais aussi parce que la salle comptait plusieurs héritiers scientifiques du savant et même certains collaborateurs de l'époque, naturalistes ou religieux.

Victorin, le naturaliste se veut d'ailleurs une oeuvre intimiste; elle est basée sur les carnets personnels et la correspondance de "Victorin", comme le botaniste se faisait appeler par ses proches. "J'ai voulu avant tout dépeindre l'homme", affirme Nicole Gravel.

D'emblée, cette production de l'ONF est un documentaire d'une étonnante beauté visuelle. Les gros plans de corolles ou d'insectes abondent. On y voit un frère botaniste sur le terrain, et l'on voyage avec lui en Gaspésie, à Mingan, l'Ile Verte et même à Cuba. Sur les lieux mêmes de Mingan, des comédiens jouent les rôles de cet éducateur non-conformiste et grand nationaliste, auteur de la Flore Laurentienne et de l'herbier de 800 000 spécimens qui porte aujourd'hui son nom.

L'homme qu'a voulu cerner la réalisatrice semble exempt de défauts, lui qui pourtant a réussi à obtenir une faramineuse subvention en pleine crise économique, que d'autres ont décrit comme un politicien habile, autoritaire, jaloux de la concurrence...

Ceux qui cherchent une fiction auraient avantage à lire La Thèse, de l'historien des sciences Robert Gagnon. A côté d'elle, la structure du film apparaît plutôt conventionnelle, et la narration ronflante vient parfois gâcher l'originalité des citations du frère botaniste qui, elles, démontrent de la vie, de l'esprit et de l'humour.

Le film sera présenté à nouveau aux Week-ends de l'ONF le dimanche 22 novembre.

Olivier Lagueux

(20 novembre)


Linux à l'Université?

MONTREAL - On parle beaucoup de Linux avec enthousiasme, par les temps qui courent, non seulement parmi les internautes, mais aussi et surtout, parmi tous les utilisateurs d'ordinateurs qui s'inquiètent du quasi-monopole d'un certain Bill Gates.

Linux, c'est en effet un système d'exploitation, autrement dit le "cerveau" qui, installé sur votre machine, fait fonctionner tous les autres logiciels. A l'heure actuelle, Windows, le navire-amiral de la compagnie Microsoft, roule sur environ 90% des micro-ordinateurs de la planète.

A l'Université de Montréal, Jean-Claude Guédon, lui aussi bien connu des internautes, s'est fait le héraut de Linux ces derniers mois, y voyant de surcroît une voie pour sortir du cercle vicieux des "obésiciels" -ces logiciels qui, année après année, deviennent démesurément gros, obligeant le consommateur à acheter des ordinateurs de plus en plus puissants. Pour M. Guédon, la solution la plus efficace consisterait à implanter Linux dans les écoles et les universités; il serait ainsi possible de continuer à fonctionner sur des appareils désuets, de mettre en réseau toutes sortes de machines aujourd'hui incompatibles entre elles, et même d'initier plus facilement les étudiants aux bases de la programmation. Un point de vue évidemment accueilli avec enthousiasme par les nombreux défenseurs de Linux.

Or, dans sa dernière édition, le journal Forum, de l'Université de Montréal, rappelle que les choses ne sont pas aussi simples, en consacrant sa Une à un débat entre Jean-Claude Guédon et Jean-François Grégoire, directeur des infrastructures technologiques (DITER) à l'Université de Montréal. Pour ce dernier, "l'implantation du système Linux n'entraînerait pas d'économies substantielles": pour en arriver là, il faudrait qu'une nette majorité d'usagers l'adoptent, ce qui n'est pas à la veille de se réaliser, la tendance à la poursuite du logiciel "dernier cri" étant fort répandue, même à l'Université. "La DITER, déplore-t-il, ne parvient même pas à imposer la simple utilisation d'un serveur de courrier électronique. Nous sommes obligés de supporter de vieux systèmes inefficaces et coûteux parce que les professeurs ne veulent pas changer leur adresse."

Société de l'information, vous avez dit?

(18 novembre)


Ca communique, à Montréal!

MONTREAL - Bien vulgariser la science n'est pas toujours une chose facile -l'Agence Science-Presse, après 20 ans d'activités, en sait quelque chose!- mais l'Université McGill semble avoir l'ambition de devenir une pépinière de "communicateurs chimistes": coup sur coup, deux professeurs viennent d'être récompensés pour leur travail, tandis que deux étudiantes lançaient une émission à la radio anglophone.

Joe Schwarcz, professeur au département de chimie, a reçu plus tôt cette année le prix James T. Grady-James H. Stack, de la Société américaine de chimie, devenant ainsi le premier "étranger" à décrocher cette récompense, pour sa contribution à la vulgarisation de la chimie. Parmi les gagnants précédents: un certain Isaac Asimov...

Joe Schwarcz anime par ailleurs chaque semaine, sur les ondes de la radio anglophone montréalaise CJAD, une émission où il répond aux questions des auditeurs sur la chimie, et c'est peut-être pour marcher sur ses traces que deux étudiantes au doctorat du même département, Emmanuelle Boubour et Marie-Caroline Bourg, ont créé cet automne une émission scientifique diffusée un mercredi sur deux, à midi, sur les ondes de Radio-McGill (CKUT). Appelée Digital Delirium, elle met l'accent sur les scientifiques montréalais.

Signalons par ailleurs que la radio montréalaise semble prise d'assaut cet automne par la science: la radio communautaire CIBL (101,5 FM) diffuse tous les lundis à 9 h Planète B, animée par Isabelle Burgun et Brigitte Bédard, et la radio de l'Université de Montréal (CISM 89,3 FM) vient de lancer Atomes crochus, tous les mercredis à 15 h.

(17 novembre)


Main-d'oeuvre féminine: le marché a fait le plein

MONTREAL - De 1976 à 1990, la progression des femmes sur le marché du travail s'est faite à un rythme constant de 1,4%. Puis, cette progression s'est arrêtée. Aurait-on atteint un plafond?

C'est la question que s'est posé Thomas Lemieux, professeur au département de sciences économiques de l'Université de Montréal et chercheur au CIRANO (Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations): et sa conclusion, à laquelle la revue Interface consacre un article dans son édition de septembre, tourne autour de "l'effet de génération": en l'occurence, la génération des baby-boomers.

"Les femmes baby-boomers, explique-t-il au journal Forum, se sont montrées beaucoup plus actives sur le marché du travail que celles de la génération précédente. Leur entrée sur le marché du travail (entre 1970 et 1990) faisait plus que compenser les départs des hommes." D'où la croissance régulière, et ininterrompue pendant ces 20 années. En revanche, pour les femmes de la génération suivante, il n'y a plus de révolution: elles montrent le même taux d'activité que les baby-boomers. Il ne peut donc y avoir, au mieux, que remplacement de la génération précédente, mais aucun ajout. "Les femmes avaient un retard à combler par rapport aux hommes et le rattrapage est complété. Le marché a fait le plein de main d'oeuvre féminine."

(17 novembre 1998)


Pour normaliser le génie logiciel

MONTREAL - Des spécialistes en génie logiciel de l'Université du Québec à Montréal se sont vu confier la tâche de "définir la profession" à l'échelle internationale. Cet ambitieux projet, intitulé Software Engineering Body of Knowledge, qui émane de l'Institute of Electrical and Electronic Engineers (IEEE) Computer Society, vise à jeter les bases de cette nouvelle profession et d'en faire la promotion à travers le monde. Les Montréalais auront pour mission d'élaborer un guide structuré du bagage de connaissances nécessaires à un spécialiste du génie logiciel, le premier guide du genre.

C'est dans le cadre d'une rencontre d'experts internationaux, qui avait lieu récemment au Mont-Tremblant, que cette décision a été prise. Plus spécifiquement, l'objectif à long terme de ce travail est de faire en sorte que les contenus des programmes, ainsi que les critères de certification et d'accréditation des personnes qui oeuvrent dans le domaine du génie logiciel, ne diffèrent pas trop d'une école à l'autre et d'un pays à l'autre..

(16 novembre 1998)


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