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Le 4 décembre 2001




Des millions pour les gènes

(ASP) - Le séquençage du génome humain sera bientôt terminé. Ce sera alors le début d’une longue odyssée à travers les gènes, pour en comprendre les multiples fonctions. Le Canada, à peu près absent de la première étape, aimerait bien se faire remarquer dans la seconde grâce à cart@gène, un projet visant à créer une banque de données génétique de la population québécoise.

Le financement de cart@gène représenterait 35 millions $ sur trois ans. Il reste encore des étapes à franchir avant que ce budget ne soit adopté par Génome Canada, responsable de la distribution des crédits en génomique. Mais une étape importante vient d'être franchie: parmi les organismes provinciaux, Génome Québec est devenu, le 13 novembre, le premier à évaluer le projet, et à le déclarer viable. Génome Canada statuera en mars 2002 sur l'allocation des ressources.

Claude Laberge du Réseau de médecine génétique appliquée au CHUL, est le directeur scientifique de cartagene. Il affirme que cette banque de données contribuera à découvrir l’origine génétique de maux aussi divers que le cancer ou les maladies cardiovasculaires. Pour réaliser un tel "projet de société ", 1% de la population sera appelé, à titre volontaire, à participer. Ils devront répondre à un questionnaire sur leur mode de vie, se soumettre à des mesures corporelles (poids, taille, etc) ainsi qu’à une prise de sang. Les résultats obtenus resteront anonymes, assurent les gens de cart@gène. Un doute peut cependant subsister: les candidats pourront être rappelés dans quelques années, pour participer à la seconde phase du projet cart@gène, ce qui implique que les noms devront être conservés dans quelque archive.

Qu’a t-elle de si particulier, cette banque cart@gène? Contrairement à celles déjà constituées au Québec, elle se veut exhaustive, souligne M. Laberge. Les autres ciblent généralement des segments très particuliers de la population. Et par rapport au reste du monde, le Québec présente un caractère unique: une population homogène en région, et diversifiée à Montréal, une caractéristique extrêmement intéressante pour décortiquer l’origine des maladies.

Il faut se rappeler qu'une même maladie peut être en partie d'origine génétique, et en partie causée par le mode de vie (le tabagisme, la pollution, etc.), des distinctions que cart@gène devrait être capable de faire.

Cart@gène, soutient ses promoteurs, aura des retombées d’abord et avant tout locales. Elle permettra de créer une expertise pour les chercheurs d’ici, autant en génomique, le nouveau domaine à la mode pour les investisseurs, qu’en génétique des populations. En facilitant l'identification des origines génétiques de maladies plus présentes ici, elle pourrait avoir des impacts sur notre système de santé. Même les historiens et les anthropologues pourraient se servir de la banque pour mieux comprendre les migrations et les mouvements de population.

Génome Québec et Génome Canada seront donc les bailleurs de fond de cart@gène si le projet est financé. Ces organismes, majoritairement publics, ne sont pas désintéressés: ils ont pour mission "de transformer les résultats de la recherche en occasion de croissance pour les compagnies biotechnologiques", comme le rappelait récemment Le Devoir. Faut-il en conclure que les compagnies privées (surtout les pharmaceutiques) seront les utilisatrices privilégiées de ces données récoltées chez 50 000 Québécois ? C’est en substance, la peur dont fait part l’anthropologue Céline Poissant.

On remarque aussi que le projet n’a pas été vraiment présenté à la population. Pour répondre aux questions d’ordre éthique, on a surtout demandé l’accord de principe des organismes publics concernés (Commission de l’accès à l’information, comités d’éthique des universités, etc.). On prévoit une vaste consultation populaire… mais seulement après l’octroi des crédits.

François d'Allaire

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