Cloner plus vite pour moins cher
(ASP) - Un chercheur de l'Université
de Montréal a fait franchir un pas de plus au clonage,
en "produisant" en triple exemplaire un zébu, ou
buf à bosse.
Et c'est avant tout cette triple naissance
-étalée sur 10 jours- qui a été
soulignée, puisqu'elle tranche sur les échecs
répétés dont est victime le clonage
depuis quatre ans. La technique employée, pour
le troisième des zébus, est la même
qui avait conduit à la naissance, l'an dernier,
du clone du célèbre taureau Starbuck.
Le chercheur derrière cette percée
est d'ailleurs le même qui était derrière
Starbuck 2, soit Lawrence Smith, médecin vétérinaire
au Centre de recherche en reproduction animale de l'Université
de Montréal. Celui-ci rapporte travailler depuis
cinq ans à mettre au point une technique de clonage
qui soit plus "fiable".
A-t-il réussi cette fois? Difficile
à dire à la lumière des seuls résultats
disponibles. Il avait tout de même fallu 64 tentatives
pour arriver à cloner Starbuck. Il en a fallu en
moyenne 17 pour chacun des trois zébus cette fois-ci.
Et il s'agit d'un clonage "hybride", puisque les trois
zébus ont eu pour mères porteuses des vaches:
l'ADN du zébu à cloner -un mâle- a
été introduit dans l'ovule d'une vache "ordinaire",
préalablement vidé de son propre ADN.
Mais la principale différence dans
la technique utilisée réside dans deux petites
heures: l'ovule est d'abord artificiellement activé
par une solution de calcium (ou des chocs électriques)
afin qu'il se croit fécondé et commence
à se développer. Et ce n'est que deux à
quatre heures plus tard qu'est introduit dans cet ovule
l'ADN du zébu à cloner. Après quoi,
le tout est réintroduit dans l'utérus de
la vache.
Est-ce cette subtile différence
qui a permis un taux de succès plus élevé,
peut-être en donnant plus de chances de survie aux
embryons? C'est ce que croit le Dr Smith, mais seules
d'autres tentatives du même type permettront d'en
être sûr.