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Le 20 décembre 2001




La mondialisation aquatique

(ASP) - La moule zébrée, inconnue en Amérique dans les années 80, envahit maintenant nos cours d’eau et coûte 3 milliards de dollars aux États-Unis. Pour solutionner ce problème aux dimensions internationales, la Nouvelle-Angleterre a créé une table de concertation… dont le Canada était absent, lors de la première réunion.

Le cas de la moule zébrée n’est pas unique, rappelle Yves de la Fontaine du Centre St-Laurent, un organisme de recherche fédéral. Il travaille en ce moment sur une espèce d’écrevisse américaine qui est en train de faire disparaître les espèces indigènes dans le fleuve et le Richelieu. En fait, on dénombre, dans le fleuve, pas moins de 85 espèces aquatiques introduites au fil des ans (plantes, mollusques, crustacés).

En 1996, l’administration Clinton passait une loi obligeant les États américains à surveiller les populations de leurs eaux douces et salées, pour mieux suivre et comprendre l’apparition des espèces exotiques qui peuvent parfois avoir un impact environnemental et économique. En novembre dernier, se réunissait pour la première fois la Table de concertation du Nord-Est sur les espèces aquatiques nuisibles (Northeast Aquatic Nuisance Species Panel). Elle rassemblait majoritairement des représentants d’organismes publics américains, mais aussi plusieurs intervenants d’associations et de groupes de pression. Plusieurs Canadiens ont été invités, mais seulement deux représentants d'organismes non-gouvernementaux se sont pointés, dont Lara Gibson, qui assume la vice-présidence de la table de concertation. Elle travaille à Halifax pour Ecology Action Center, organisme qui s’intéresse aux espèces aquatiques introduites.

Dans le but de sensibiliser les dirigeants politiques, une présentation sera faite, par cette table de concertation, à la prochaine conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’est du Canada, qui aura lieu à Québec en août 2002.

Le rôle de cette table est en effet, en premier lieu, d’informer et de sensibiliser le public aux problèmes des espèces introduites. Elle devra aussi faire la liste des ressources côtières et des projets scientifiques en cours. Elle proposera des politiques pour empêcher l'introduction de nouvelles espèces.

Selon Yves de la Fontaine, on estime généralement que 15 % des espèces introduites peuvent avoir des impacts néfastes: déstabilisation des écosystèmes, voire disparition des espèces indigènes. La salicaire, par exemple, est une plante exotique qui envahit tous les milieux fragiles, ne laissant aucune chance aux autres plantes. La moule zébrée a remplacé d’autres espèces de moules. Mais elle provoque aussi d’autres inconvénients : elle se fixe sur tout ce qui est solide, colmatant les tuyaux, bloquant les moteurs. Dans le Golfe St-Laurent, le crabe vert européen, dont la voracité est notable, semble conquérir rapidement du terrain aux dépens des crabes, des palourdes et des huîtres -toutes des espèces commerciales. Enfin, les espèces introduites peuvent être porteuses de virus ou de parasites contre lesquels les espèces indigènes n'ont aucune parade.

Comment des espèces, parfois extrêmement sédentaires, peuvent-elles se retrouver à des milliers de kilomètres de chez elle ? Près de la moitié (45 %) proviennent des navires: ceux-ci transportent de l’eau dans leurs ballasts, qui servent à les stabiliser. Lors de la vidange des ballasts, plusieurs espèces, autant faunique que végétales, peuvent être larguées en même temps… et ainsi, se découvrir un nouveau domicile! Les piscicultures, du saumon par exemple, sont aussi responsables de disséminations. Enfin, 10% des espèces ont été introduites délibérément, soit pour tenter de régler un problème écologique, soit par intérêt économique. La carpe, dont des milliers sont mortes dans le fleuve cet été, est une espèce introduite par l’homme au début du siècle dernier.

Au Canada, le ministère des Pêches et Océans travaille déjà sur une réglementation qui obligerait les navires à vider leurs eaux de ballast en haute mer. Mais que devront faire les caboteurs qui ne vont jamais en haute mer ? Il est aussi question de traiter ou de filtrer les eaux de ballast, mais une telle réglementation demande une coordination internationale et beaucoup d’investissements.

Enfin, on ne connaît pas grand-chose sur les espèces introduites dans le fleuve. On a dénombré les plus grosses, mais nos connaissances sur les bactéries et les algues microscopiques sont nulles… ce qui ne les empêche pas de perturber nos cours d’eau.

François d'Allaire

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