Les meilleurs du Québec
(ASP) - Des supraconducteurs jusqu'à
La face cachée de la Lune: cette année,
les volets "artistique" et "scientifique" des prix du
Québec, ne formaient plus qu'un.
On a en effet l'habitude, chaque année,
d'établir une nette distinction entre les deux.
Tandis que les médias scientifiques, comme l'Agence
Science-Presse, saluent les prix scientifiques, les quotidiens
les relèguent dans le dernier paragraphe, après
avoir longuement louangé les récompenses
du secteur "culturel".
Cette année pourtant, une convergence
d'événements permet de voir que la science
et, plus largement, le savoir, sont partout:
- pas seulement chez Frederick Anderman, prix
Wilder-Penfield en sciences biomédicales, chercheur
de renommée internationale dans le domaine
des troubles neurologiques tels l'épilepsie;
- pas seulement chez Louis Taillefer, lauréat
du prix Marie-Victorin en sciences naturelles et génie,
pour son parcours exceptionnel sur la supraconductivité;
- pas seulement chez Lorne Trottier, lauréat
du prix Lionel-Boulet pour la recherche en milieu
industriel, pour ses innovations dans le secteur des
composants électroniques;
- mais aussi chez Robert Lepage, lauréat
du prix Denise-Pelletier en arts d'interprétation,
pour avoir renouvelé le langage visuel de la
dramaturgie, avoir fait preuve d'une imagination débridée
comme metteur en scène et comme acteur, avoir
démontré une maîtrise exceptionelle
des nouvelles technologies au théâtre
et avoir réussi à y intégrer
de la science sans lourdeur, des Plaques tectoniques
jusqu'à son dernier film, La face cachée
de la Lune.
Quant au poète Michel van Schendel,
prix Athanase-David en littérature, il a fait de
l'intellectuel engagé dans sa société
un des moteurs de sa réflexion –une réflexion
plus que jamais d'actualité pour les scientifiques,
à l'heure de la guerre en Irak et des débats
que l'on voudrait plus publics sur les OGM et le réchauffement.
Intellectuelle engagée elle aussi,
Andrée Lajoie, prix Léon-Gérin
en sciences humaines, qui s'interroge, depuis 35 ans,
sur les conséquences sociales du droit.
Aux frontières du savoir et de la
politique, André Gaulin, prix Georges-Émile
Lapalme pour la promotion de la langue française,
et Marcel Junius, prix Gérard-Morisset pour
avoir contribué à la définition d'une
politique d'État de gestion du patrimoine.
Aux frontières du savoir, du documentaire
et de la création enfin, Raymonde April,
prix Paul-Émile-Borduas (arts visuels) pour son
œuvre exceptionelle en photographie. Et André
Forcier, prix Albert-Tessier (cinéma) pour
son œuvre de 35 ans et son engagement en faveur du
cinéma d'auteur.
