Conférence des
Nations Unies sur les changements climatiques
Montréal et Québec, quelles actions?
(Agence Science-Presse) - Pendant que 156
villes américaines s'engagent à faire leur
part pour une planète plus propre, Montréal
et Québec peuvent-elles servir de modèle?
Leurs Plans de réduction des gaz à effet
de serre (GES) annoncent des objectifs de réduction
de plus de 20 % dici 2012. Mais les moyens mis en
place permettent d'en douter.
Ainsi, à Montréal, la réduction
des GES passera par la police qui sera autorisée
à remettre une contravention à tout
automobiliste ou commerçant qui laissera rouler
son véhicule au ralenti plus de trois minutes,
tandis que les chauffeurs dautobus au diesel
immobilisés auront droit à cinq minutes
par heure. Or, la Ville de Montréal na
jamais appliqué le précédent
règlement, qui interdisait de laisser un véhicule
en marche plus de quatre minutes à moins de
60 mètres de la prise dair dun
édifice. |
En
complément à cet article, lisez aussi:
Les
villes contre les gaz à effet de serre
|
Le Plan stratégique de développement
durable de la collectivité de Montréal
sest donné pour priorité lamélioration
de la qualité de lair et la réduction
des gaz à effet de serre. " Si nous voulons
vraiment entreprendre des actions sérieuses, cest
un travail politique régional qui doit être
fait entre Montréal et la grande région,
incluant des objectifs qui toucheront les industries,
les commerces et les particuliers", croit André
Porlier, responsable du dossier transport au Conseil régional
de lenvironnement de Montréal.
Cet organisme environnemental estime que
la Ville défend une position cohérente en
sopposant au prolongement de lautoroute 25
et en réclamant plus de transport en commun pour
lEst de lîle. Il est toutefois
essentiel que la Ville aille au bout de sa logique, plaide
André Porlier, et quelle ne réduise
pas les heures de service ni nimpose de hausses
de tarifs aux usagers du transport en commun. "
Si elle est prête à investir pour éliminer
les nids-de-poule, elle doit aussi combler le déficit
de la Société de transport en commun.".
À Québec, en juin 2004, un
plan de réduction des gaz à effet de serre
avait établi un objectif de 22,3 % par rapport
à 2002, pour lannée 2010. Le plan
prévoit des actions sur lincinération
et les lieux denfouissement, le transport en commun,
les bâtiments et le mobilier urbain, en plus d'une
campagne de sensibilisation auprès de la population.
La ville a reçu un Prix Phénix de lenvironnement
2005 pour la qualité de ce plan.
" Cest déjà un
pas dans la bonne direction, mais pour être vraiment
efficace, il va falloir que la Ville prenne le contrôle
des nouveaux développements résidentiels.
Comme en Allemagne, il faut développer les infrastructures
en même temps que les nouveaux quartiers. Cela permettrait
dorienter les choix", estime Alexandre Turgeon,
du Conseil régional de lenvironnement de
la Vieille Capitale.
À la suite des élections municipales
du mois dernier, une ancienne militante écologiste
de lorganisation Vivre en Ville, Ann Bourget, est
devenue chef de lopposition officielle.
Denise Proulx