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Le collier de perles du vieillissement
SHERBROOKE - Deux chercheurs de Sherbrooke ont fait deux découvertes
dans un secteur pointu de la microbiologie, qui pourraient contribuer à
améliorer la qualité de vie des personnes âgées.
Les chromosomes, au nombre de 46 au sein de chaque cellule de chaque
être humain, sont à la base de notre vie. A l'extrémité
des chromosomes se trouvent ce qu'on appelle les télomères.
Ces structures ont pour fonction de protéger la terminaison d'un
chromosome, d'empêcher qu'il ne subisse des dégâts ou
ne se fusionne avec un autre. Nos deux chercheurs, Raymund J. Wellinger
et Benoît Chabot, du département de microbiologie et d'infectiologie
de la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke,
comparent les télomères à des colliers de perles: à
mesure que l'individu vieillit, le collier s'use et des perles tombent.
Lorsqu'il n'y a plus de perles, donc plus de télomères, le
chromosome devient instable et la cellule, désemparée, ne
peut plus se diviser. Chez nous, cela correspond aux premiers signes du
vieillissement.
Par conséquent, se demandent depuis longtemps des chercheurs des
quatre coins du monde, peut-on ralentir ou contrôler le processus
de dégradation des télomères? Dans
une édition récente de la revue Science, un groupe dirigé
par Raymund Wellinger affirme qu'une substance appelée le facteur
Ku protège la fin des télomères chez un micro-organisme
bien connu: la levure. Par ailleurs, dans
l'édition de juin de la revue Nature Genetics, un autre groupe,
incluant Benoît Chabot, Wellinger et des chercheurs du Sunnybrook
Health Science Center de Toronto, affirme que la protéine A1 serait
capable d'allonger les télomères humains -en d'autres termes,
d'allonger le collier de perles, et d'ainsi retarder l'échéance.
(1er juillet 1998)
Les étudiants sont des proies faciles pour les
gourous
MONTREAL - Aussi étonnant que cela paraisse, les étudiants
universitaires sont eux aussi très vulnérables aux gourous.
L'éducation n'a en fait rien à voir là-dedans: selon
Jean-Yves Roy, c'est le besoin de suivre un chef qui prime, écrit-il
dans Le syndrome du berger, un essai qui vient de paraître.
Le professeur de psychiatrie, attaché à l'hôpital
Louis-H. Lafontaine, y relate les déboires de dizaines de patients
qui sont passés par son bureau. "Contrairement à ce qu'on
croit, il y a très peu de "forcing" pour susciter l'adhésion
de nouveaux membres", explique-t-il au journal Forum. "Ils se
sentent parfaitement libres d'en faire partie, entreprennent eux-mêmes
des démarches, insistent pour en savoir plus. En réalité,
tant qu'ils n'essaient pas d'en sortir, ils se disent en totale liberté."
Sauf que ce n'est justement qu'au prix d'un formidable effort physique et
mental que certains parviendront à s'en sortir.
Le psychiatre appelle cela un état de "dépendance
dogmatique". L'adepte VEUT tomber sous la dépendance d'un gourou,
sous le charme d'un berger, peu importe la crédibilité de
son discours. Il VEUT croire. "Il a désespérément
besoin de croire en quelque chose."
(25 juin 1998)
La course à la molécule anti-cancéreuse
QUEBEC - C'est l'histoire d'une molécule extrêmement rare,
qu'on ne retrouve que chez une seule espèce d'éponge de mer
et qui pourtant, pourrait servir à combattre le cancer. Etant donné
l'enjeu, plusieurs équipes, à travers le monde, se sont lancés
dans la course à la fabrication en laboratoire de cette molécule.
Et trois chercheurs de Québec, au département de chimie de
l'Université Laval, viennent d'y parvenir.
La molécule s'appelle la dysidiolide. Pour parler en langage d'initiés,
elle est le seul inhibiteur connu d'une enzyme essentielle à la division
cellulaire. En d'autres termes, elle serait capable de stopper la division
des cellules, une propriété pour le moins utile pour qui songe
à mettre un temps d'arrêt à la prolifération
d'une légion de cellules cancéreuses... Le problème,
c'est que l'éponge de mer chez qui on retrouve cette molécule,
la Dysidea etheria, vit à une trentaine de mètres de profondeur
dans la mer des Antilles. La petite quantité qu'on peut en prélever,
au prix fort, s'avère insuffisante pour mener à bien les recherches.
Dans l'édition de janvier du Journal
of Organic Chemistry, ces trois chercheurs, John Boukouvalas, Yun-Xing
Cheng et Joël Robichaud, annonçaient être parvenus à
synthétiser la dysidiolide en laboratoire. Un mois plus tôt,
une équipe de Harvard avait annoncé y être elle aussi
parvenue, avec une autre méthode, et depuis, une équipe de
l'Université Columbia a fait la même annonce, avec
une troisième méthode. Des trois stratégies, c'est
celle de Laval qui semble la moins complexe, et celle qui aboutit au composé
le plus pur, mais nul doute que les chimistes vont avoir le temps d'en débattre
un bon bout de temps encore, avant que la mécanique de cette molécule
ne soit suffisamment connue pour lui permettre de passer dans les pharmacies...
(25 juin 1998)
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