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Première rencontre CNRS
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Atelier "Femmes et hommes: différence
et parité
Un, deux trois: qui s'y colle y gagne
(ASP) - "J'aime la physique mais construire des ponts
ne m'intéresse pas. Est-ce-que cela serait différent
si j'avais joué avec des légos plutôt qu'avec
mes poupées?", s'interroge Isabelle Boivin, du haut
de ses 17 ans. Comme la vingtaine de jeunes réunis à
l'atelier "Femmes et hommes: différence et parité"
du forum Science et Société,
elle participe à une rencontre avec des scientifiques.
Toute la place est laissée aux questions et aux témoignages;
soit trois heures à débattre de la faible représentation
des femmes en science.
"Les élites scientifiques sont rarement des femmes.
Le milieu scientifique fait encore de la résistance",
relève le Dr Suzanne de Cheveigné, du laboratoire
Communications et politique du CNRS. Pour mémoire, sur
les 457 prix Nobel de science, on compte seulement onze femmes.
Pour avoir des élites, il faut d'abord que les jeunes
filles s'orientent en plus grand nombre vers les sciences. Et
pour cela, qu'elles aient l'heure juste. "L'ingénieur
passe ses journées, tout seul, dans un bureau à
conceptualiser", annonce Marie-Hélène Lopez,
une jeune fille de sciences humaines. Cette réflexion
fait sourciller l'ingénieure Suzanne Lacroix. "C'est
faux, le travail en équipe s'avère très
important", relève-t-elle. Au sein de la Chaire Marianne-Mareschal,
elle s'évertue à faire mieux connaître les
métiers scientifiques auprès des jeunes femmes
et des petites filles.
Le ballon ou l'élastique
À l'heure du choix de carrière, les jeunes pensent
souvent qu'ils choisissent uniquement en fonction de leur goût
personnel. "L'intérêt peut-il être sexué
biologiquement ?", demande Marie-Hélène. "Même
si on observe des différences entre les sexes, il est
impossible de séparer la part culturelle de la part biologique",
note Michael Greenwood, le professeur de biologie moléculaire
de l'Université McGill.
On n'élève pas les petites filles comme les
petits garçons. Et pour Catherine Marry de l'Institut
de recherche sur les sociétés contemporaines du
CNRS (LASMAS), il y a là un élément de réponse.
"D'où vient le fameux "don" des garçons
pour la géométrie spatiale? Les jeux enfantins
ne développent pas les mêmes capacités. Le
jeu de l'élastique possède des règles complexes
et peu d'espace; le football, c'est l'inverse", avance la
sociologue. Devant l'air dubitatif des jeunes, elle rappelle
combien il est sain de s'interroger sur nos représentations
sexuées qui semblent ancrées bien profondément.
Alors que les jeunes femmes forment la moitié des
mordus de sciences, elles se détournent soudain de cette
voie. Manque de confiance en soi, peu d'encouragement des professeurs,
modèles familiaux traditionnels... C'est à 15-16
ans que la débandade s'observe. À Polytechnique,
la moyenne féminine au bâton avoisine 20% des élèves.
Et pourtant, la vie professionnelle s'avère généralement
moins précaire pour les scientifiques. Une raison de plus
d'emprunter ce chemin à l'heure où les femmes du
monde entier marchent contre la pauvreté !
(15 octobre)
Isabelle Burgun
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