Comme toutes les espèces qui aspirent à dominer le monde, les abeilles, Apis mellifera, doivent avoir recours à plus d'une astuce. Elle s'est faite maître dans l'invasion de nouveaux territoires et aujourd'hui on peut comprendre pourquoi.

La réponse c'est le Dr Charles Whitfield et le Dr Amro Zayed de l'Université d’Illinois qui la connaissent. Ils ont découvert récemment que les abeilles qui arrivent dans un nouveau territoire et qui se reproduisent avec les abeilles locales bénéficient du partage génétique avec ses prédécesseurs. Nous avons l'exemple de l'abeille africaine qui s'est répandue à vitesse « grand V » aux États-Unis depuis le début des années 1990. Ces nouvelles abeilles africanisées, plus agressives, auraient bénéficié de plusieurs avantages génétiques grâce à sa reproduction avec les abeilles européennes déjà implantées aux États-Unis. Pour comprendre le mécanisme de l'évolution qui a permis à ses abeilles de conquérir de nouveaux territoires et dominer celles qui étaient déjà sur place, les Drs Whitfield et Zayed ont effectué une série de tests sur le génome des ces abeilles. En analysant 440 variations dans la séquence des nucléotides (polymorphisme simple nucléotide) qui sont à la base des gènes, ils ont découvert que l'abeille africaine, en plus de ses gènes communs pour l'espèce, avait acquis plusieurs autres gènes, communs eux, aux abeilles européennes. Autre fait à retenir, ces gènes codaient le plus souvent pour des régions de gènes fonctionnels que non fonctionnels.

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Donc, il existerait une préférence pour l'acquisition de nouveaux gènes fonctionnels. Ces nouveaux gènes acquis chez leurs prédécesseurs ayant des habiletés pour survivre dans leurs territoires permettraient aux nouvelles arrivantes d'acquérir cet avantage et conquérir à son tour le territoire. Avec cette découverte, les Drs Whitfield et Zayed affirment qu'il existe une signature pour l'évolution du génome.

Espérons maintenant que ces super abeilles resteront plus au sud, mais ne soyons pas surpris de les voir arriver bientôt dans nos champs.

Sabrina Vinet-Étudiante

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