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Une compilation des articles publiés l’an dernier à l’occasion de la conférence de Copenhague sur les changements climatiques révèle que « seulement » 10% traitaient majoritairement de science. Or, contrairement à ce que laisse croire cette statistique, il n’y a aucune raison de le déplorer.

Depuis sa parution le 15 novembre ( Summoned by Science ), des blogueurs s’en sont indignés, tandis que d’autres ont vu cette étude comme une non-nouvelle. Je penche plutôt vers ces derniers.

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Bien sûr, je préférerais que ce soit 15% ou 20% ou 25%. Et je préférerais que le climategate ait été expliqué convenablement, plutôt que d’être traité comme s’il était un véritable scandale. Mais là n’est pas la question : Copenhague ou Cancun ne sont pas des congrès scientifiques. Ce ne sont pas des endroits où les scientifiques présentent leurs dernières découvertes et ont une première occasion d’en discuter avec d’autres scientifiques.

Si vous voulez reprocher aux journalistes de ne pas assez parler de science, suggérez leur d’être moins nombreux à couvrir les négociations de couloirs. Suggérez-leur d’accorder davantage d’attention à l’une ou l’autre de ces études majeures parues en 2010 : la première association solide entre le réchauffement et le déclin du phytoplancton; le méthane qui fuit du permafrost de Sibérie ; l’acidification des océans à un rythme sans précédent; le rythme d’extinction des espèces qui atteint des niveaux jamais vus depuis l’époque des dinosaures.

Parce que ça, c’est de la science.

Mais si ce dont vous voulez débattre, c’est de l’efficacité d’une bourse du carbone, de la légitimité d’investir dans les voitures électriques ou de la possibilité d’aider les pays émergents à faire la transition vers des énergies propres, alors ça, c’est de la politique. Et il est plutôt normal que dans une rencontre des Nations Unies, on parle de politique d’abord —voyez à ce sujet, en français, ce blogueur-ci et celle-ci.

Que ça plaise ou non aux environnementalistes, on a depuis longtemps passé le cap où on attendait des climatologues des arguments scientifiques pour faire fléchir les politiciens. Tous les arguments scientifiques en faveur d’une cause humaine du réchauffement sont là, sur la table. Si les politiciens n’amorcent pas le virage, c’est parce qu’ils ne sentent pas une pression suffisante, soit de l’économie, soit de l’opinion publique, ou des deux.

Les journalistes environnementaux (du moins ceux qui restent) peuvent y jouer un rôle : par exemple en jetant des ponts entre des rubriques journalistiques trop souvent séparées : environnement et consommation; innovation technologique et climatologie; psychologie et climatologie; écosystèmes et économie; science... et politique!

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