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Le 26 janvier dernier est venu au monde un petit garçon de 3,65 kg. Mais cette enfant n'est pas comme les autres... ou disons plutôt, pour éviter la stigmatisation du petit homme, qu'il a été conçu dans des circonstances inhabituelles. En effet, le « bébé-médicament » est né par fécondation in vitro après un double diagnostic génétique préimplantatoire.

Les médecins ont donc sélectionné les embryons transférés afin qu'il soit exempt du génotype de la bêta-thalassémie. J'en suis certain, plusieurs froncent déjà les sourcils en cogitant sur le dilemme de l'eugénisme. Mais, ce n'est pas tout! Le petit garçon a aussi été choisi pour être d'un groupe HLA compatible avec l'un de ses aînés, d'où son nom: le « bébé-médicament ».

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Détrompez-vous toutefois, car Umut-Talha n'est pas le premier enfant conçu dans de telles circonstances. Plusieurs enfants sélectionnés dans un objectif semblable sont venus au monde depuis une dizaine d'années aux États-Unis et plus récemment en Europe. Rappelons-nous le cas de la fillette Molly Nash, atteinte d'anémie de Falconi, à qui le petit frère compatible avait sauvé la vie il y a une dizaine d'année.

Aujourd'hui, par contre, à toute les unes françaises, ont entend parlé du « bébé-médicament », que les spécialistes appellent « bébé du double espoir ». Lors du débat du projet de loi de bioéthique à l'Assemblée nationale, la secrétaire d'État Norra Berra a été très claire: "Lorsque j'entends depuis ce matin parler de 'bébé médicament', je trouve le terme pour le moins déplacé, car ce bébé est avant tout le fruit d'un projet parental. Certes, il permet de guérir un membre de la fratrie parce qu'il y a une maladie génétique dans cette famille". "J'approuve donc la prouesse médicale et scientifique, mais je ne peux approuver l'instrumentalisation de la conception", a-t-elle souligné. "Cette conception doit reposer avant tout sur un désir de parentalité", a-t-elle ajouté.

Encore une fois, le scientifique (certains scientifiques) et le politicien ne s'entendent pas... Et ce n'est qu'un début! Gare aux juristes qui viendront ajouter leurs voix au débat!! Qu'en pensez-vous? Peut-on profiter d'un projet parental pour sauver un membre de la famille? L'instrumentalisation de la conception aurait-elle sa place aujourd'hui?

Jean-Raphaël C.G.

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