mais.jpg
Dans mon dernier billet, je traitais de la difficulté de réglementer les OGM pour des raisons politiques et économiques. Les raisons culturelles sont un facteur tout aussi important.

« Le débat sur les OGM ne constitue pas pour les parties prenantes une fin en soi, mais un moyen de promouvoir leurs idées sur des problèmes de fond. » Cette observation est intéressante, car elle souligne que chacun de nous possède un bagage culturel et social qui influe sur nos opinions personnelles et doit être modifié avant que nous adoptions de nouveaux concepts. Si ces opinions se trouvent renforcées par le nombre, la pression contre le changement est d’autant plus forte.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Par exemple, il y a d’importantes différences culturelles entre Européens et Américains. Ainsi, aux yeux des Américains, si la Food and Drug Administration (FDA) approuve un produit, dans leur esprit il n’y a aucun doute sur l’innocuité de ce produit pour la santé des consommateurs. Cela s’explique par le fait que les Américains accordent une grande confiance à leur système de contrôle et de réglementation, alors que les Européens sont de nature plus méfiante. Ces derniers sont également plus proches de leurs agriculteurs et entretiennent des liens plus étroits avec la nourriture. Ce sont des modes de vie opposés qu’on ne peut modifier ni facilement ni rapidement.

Même au sein de l’Église catholique – qui a une sphère d’influence un peu partout dans le monde – les avis divergent! Alors que certains porte-paroles de l’Église prônent la culture d’OGM, le pape lui, reste prudent. D’ailleurs, un récent Synode pour l’Afrique a rejeté les OGM, car ils envahissent l'agriculture locale : « ils estompent les cultures traditionnelles et exploitent pour des intérêts économiques la terre des pays les plus pauvres et en particulier les paysans, en les rendant dépendants des grandes sociétés. »

Ces opinions divergentes entre les sociétés (le Vietnamien, le Texan, le Nigérian ou le Colombien pensent-ils tous de la même façon?), mais aussi la méfiance envers l’autre (l’Africain a-t-il confiance dans les motivations de l’Américain?) expliquent pourquoi la route vers le consensus sur une réglementation universelle des OGM est pavée d’embûches.

Des raisons culturelles s’ajoutent donc aux raisons politiques et économiques pour rendre le processus de réglementation long, lent et ardu. En fait, pour faciliter ce processus, des experts de tous bords se penchent sur les sources de frictions internationales, et tentent d’explorer les avenues de coopération sur le sujet des OGM.

Et la discussion se poursuit…

Gladys G.

Ce billet a été écrit dans le cadre d'un travail d'équipe pour le cours RED2301 - Problèmes de vulgarisation, donné par Pascal Lapointe, à l'Université de Montréal à la session d'hiver 2011.

Je donne