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L’Arctique est plus sensible que prévu aux changements climatiques selon un récent rapport.

Un récent rapport présenté début mai à Copenhague par l’AMAP (Arctic Monitoring and Assessment Programme) lors de la conférence intitulée The Artic as a Messenger for Global Processes – Climate Change and Pollution enfonce le clou sur les changements rapides subis par tout l’écosystème de cette région polaire et plus particulièrement par la neige et le pergélisol.

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Le rapport fait le bilan des dernières recherches scientifiques effectuées sur la couverture neigeuse et la fonte du pergélisol dans l’Arctique et les nouvelles ne sont pas bonnes du tout. On sait que les pôles, et plus spécifiquement l’Arctique, subissent de plein fouet les effets du réchauffement climatique dû principalement aux émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique. Les résultats des recherches effectuées par Margareta Johansson de la Lund University et Terry Callaghan de la Royal Swedish Academy of Sciences et plusieurs autres chercheurs du monde entier sont alarmants.

En effet, les récentes recherches ont démontré que le pergélisol de l’Arctique fond à un rythme beaucoup plus rapide que prévu et que la couverture neigeuse diminue drastiquement. De plus, la saison hivernale est de plus en plus courte ce qui accélère encore plus le réchauffement de cette région par l’effet de rétroaction positive. La température monte, la neige fond, l’albédo (grandeur sans unité rapportant la quantité d’énergie solaire réfléchie à celle incidente) diminue ce qui augmente encore plus la captation de chaleur par le sol, ce qui fait fondre la neige encore plus vite et ainsi de suite...

Le problème est que la toundra contient d’énormes quantités de carbone piégé sous forme de CO2 ou de méthane depuis le dernier âge glaciaire. Étant tous deux des gaz à effet de serre, ceux-ci se retrouvent dans l’atmosphère et contribuent au réchauffement climatique. On sait que toutes les molécules de trois atomes et plus possèdent des propriétés d'absorption de la lumière provenant du soleil et donc réchauffent l'atmosphère. Ainsi, le méthane a un potentiel de réchauffement global (PRG) 23 fois supérieur au CO2 sur une période de 100 ans. Les auteurs du rapport ont découvert qu’il y a beaucoup plus de carbone piégé dans le pergélisol arctique que prévu, deux fois plus que dans l’atmosphère actuelle. Ils précisent que les derniers modèles climatiques démontrent que la température en Arctique augmentera de 3 à 7C durant les prochaines décennies.

Les nouvelles mesures et les résultats apportés lors de cette conférence viennent encore un peu plus démontrer que les activités humaines et l’utilisation des énergies fossiles ont emballé la machine climatique dans le mauvais sens et pour le pire. Les changements subis par l'Arctique sont le reflet de ce qu'il se trame à l'échelle de la planète à moyen terme. La seule question est de savoir si nous voulons frapper le mur à 90 km/h ou 50 km/h car il est trop tard pour le coup de volant en vue d'éviter l'obstacle.

On peut télécharger en format PDF les résumés des articles présentés lors de cette conférence en cliquant sur ce lien

On peut aussi visionner des capsules vidéos créés par l'AMAP en cliquant sur ce lien (en anglais).

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