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Le mystère grandit autour d’un coronavirus qui a fait son apparition au Moyen-Orient à la fin du mois de septembre. La cause de l’inquiétude: il est très similaire à celui qui a causé la pandémie de SRAS en 2003.

 

12 mars 2003: début de la pandémie de SRAS Une alerte mondiale vient d’être lancée par Organisation mondiale de la santé (OMS). Une pneumonie atypique grave est apparue à Hong Kong et se transporte rapidement dans le reste de la Chine, à Singapour, au Vietnam puis au Canada, dans la ville de Toronto. C’est le début de la crise du syndrome respiratoire aigu sévère, médiatisé sous l’acronyme SRAS. Environ 4 mois plus tard l'épidémie est presque totalement endiguée.Bilan de l’OMS: 8445 cas et 812 morts. À Toronto, ceci s’est traduit par 43 morts, 251 personnes infectées et 15 000 personnes mises en quarantaine.

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Qui est le coupable? Effectivement, coupable il y a! Par contre, il n’est pas possible de le trainer au banc des accusés, car il s’agit d’un virus. Aussi petit soit-il, ce banal coronavirus a su nous montrer ‒ à nos dépends ‒ des capacités meurtrières qu’on ne lui connaissait pas. Je dis banal, car habituellement les coronavirus se contentent de nous donner le rhume durant les mois d’hiver. Une infection à mille lieux ‒ vous en conviendrez ‒ de la détresse respiratoire sévère causée par le SRAS.

23 septembre 2012, Qatar Un coronavirus, de la même famille que le SRAS, vient d’être identifié chez un patient qatari revenant d’Arabie Saoudite. En date du 27 novembre, l’OMS rapporte 6 cas ‒ 2 au Qatar et 4 en Arabie Saoudite ‒ dont deux décès. Pour le moment, seuls 2 cas apparaissent liés épidémiologiquement: ils sont de la même famille vivant sous le même toit, l'un est décédé et l'autre a survécu. Depuis, les autorités sanitaires mondiales sont sur le qui-vive.

2 octobre 2012, Montréal La direction de la santé publique de Montréal publiait à cet effet un appel à la vigilance à l’attention du personnel médical. Ceci, afin qu’une attention particulière soit accordée à tous les cas d’infections respiratoires sévères chez des voyageurs de retour de la péninsule arabique. Une mesure préventive qui arrive au moment où des millions de pèlerins de partout dans le monde, incluant de nombreux Canadiens, s’apprêtent à partir pour le pèlerinage à La Mecque ‒ en Arabie saoudite ‒ qui a lieu entre le 24 et le 29 octobre.

L'OMS appelle également à redoubler de vigilance face à des symptômes de difficultés respiratoires et estime prudent de considérer que ce virus est plus largement répandu que dans les deux seuls pays où il a été identifié

27 novembre: Où en sont les recherches? Plusieurs travaux sont actuellement conduits dans le monde pour en savoir davantage sur ce coronavirus et sa forme humaine. L’OMS dit d’ailleurs poursuivre le travail en ce sens auprès des autorités de santé publique d’Arabie saoudite et du Qatar. En Grande-Bretagne, l'Health Protection Agency vient de rapporter que le génome de ce coronavirus est très proche de celui d’un virus retrouvé sur des chauves-souris en 2008. Est-ce un virus qui se transmet des chauves-souris à l’homme ou qui a muté? Il est encore trop tôt pour le dire. En revanche, des analyses génétiques n’ont révélé aucune proche parenté avec des coronavirus humains, ce qui laisse entendre que le virus aurait une origine animale...

2 décembre: La situation actuelle Pour l’instant, la situation n’est en rien comparable à la crise du SRAS de 2003 et il n’y a aucune évidence de transmission de ce coronavirus de personne à personne. Il n’y a pas non plus de restriction au niveau des déplacements internationaux en lien avec cette éclosion. Il est par contre fortement conseillé aux voyageurs à destination du Moyen-Orient, de consulter un médecin de voyage avant le départ. Ceci, afin de s’assurer de connaitre tous les derniers développements sur l’évolution de cette éclosion de coronavirus.

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Patrick D. Paquette, microbiologiste, M.Sc.(c), Mcb.A., RMCCM Consultant en microbiologie & prévention des infections

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