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Ils étaient appelés « morisques » ou « nouveaux chrétiens de maures », et ils étaient musulmans, du moins pratiquaient-ils l’islam dans leur grande majorité. Ce n’était pas sans péril à l’époque de l’Inquisition espagnole, période où l’intolérance religieuse était à son sommet chez les chrétiens. Leur drame était celui d’une minorité religieuse à une époque où émergeait un État catholique centralisé qui légitimait son pouvoir par la religion. À l’heure de la montée des intolérances, comprendre le drame morisque est l’occasion d’apprendre que ce sont les idéologies utilisées par les gouvernants pour justifier leur pouvoir qui nourrissent les persécutions.

Ainsi, entre 1609 et 1614, le roi d’Espagne Philippe III expulsera les morisques de ses royaumes, une déportation qui frappera quelque 320 000 âmes.

« En ordre de procession désordonnée mêlant les piétons et les cavaliers, allant les uns entre les autres, éclatant de douleurs et de larmes, apportant avec eux de grandes clameurs et de confuses protestations, chargés de leurs fils et de leurs femmes, et de leurs malades, et de leurs vieux et enfants, pleins de poudre, suant et haletant [1] […] (notre traduction) »

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Voici les mots du prédicateur dominicain * Pedro Aznar Cardona, témoin de l’expulsion des morisques, ces descendants de musulmans qui, quelques générations plus tôt, avaient été baptisés par la force, à Grenade en 1501, en Aragon et à Valence en 1525. Depuis, les représentants du roi d’Espagne et de l’Église catholique espagnole avaient tenté de leur prêcher la foi chrétienne, de les persuader, de les éduquer, tout en les intimidant et en les persécutant.

Les morisques étaient donc les derniers descendants des musulmans d’Espagne, présents dans la péninsule depuis qu’ils avaient conquis le royaume wisigoth, en 711. Des siècles plus tard, lorsque les puissances musulmanes en place s’affaiblissent, les dernières enclaves chrétiennes, dans le nord de la péninsule ibérique, entreprennent la conquête des petits émirats musulmans vulnérables. Dès lors, l’Espagne est dominée par des ensembles politiques de conquérants catholiques : le Portugal, la Castille, la Navarre et l’Aragon [2]. Le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon, qui seront appelés les Rois Catholiques d’Espagne, en 1469, lie les destinées de ces deux royaumes. Puis, finalement, le dernier ensemble politique musulman de la péninsule, le royaume de Grenade, tombe aux mains des chrétiens en 1492. La conquête des territoires espagnols auparavant occupés par les musulmans laisse toutefois de fortes concentrations de populations musulmanes sur les territoires contrôlés par les Rois Catholiques à la fin du xve siècle. Ainsi, près de la moitié de la population dans la région de Grenade, du tiers dans la région de Valence et du cinquième dans la région d’Aragon sont de confession musulmane.

Pour éviter que les terres se dépeuplent, le roi accorde alors souvent aux musulmans le droit de conserver leur religion, sous certaines conditions. Un système colonial se met en place, dans lequel les paysans musulmans se retrouvent sous le joug de seigneurs et de rois, ces derniers profitant notamment, à travers des redevances, de la valeur des terres des mudéjares [3]. Un dicton disait d’ailleurs « quien tiene moro, tiene oro » (« qui a un maure [un musulman] a de l’or ») : il signifiait que la richesse de l’aristocratie était étroitement liée à une population musulmane mettant en valeur ses possessions foncières et lui payant de lourds impôts [4]. Les seigneurs ont ainsi tout intérêt à protéger les musulmans contre d’éventuelles persécutions, car ceux-ci représentent leur principale source de revenus.

Cette situation, où l’aristocratie s’enrichit en exploitant les musulmans et où les musulmans tolèrent cette exploitation en échange de la protection de leur religion, suscite toutefois la colère des prêtres chrétiens. À la paysannerie chrétienne, ces prêtres décrivent les musulmans comme des privilégiés qui jouissent des faveurs des seigneurs. Dans les territoires de la Couronne d’Aragon, en particulier, toute rancœur antiseigneuriale chez les chrétiens les plus humbles risquait par conséquent de se traduire en critique des musulmans [5].

Le baptême ou l’exil

Au début du xvie siècle, toutefois, plusieurs facteurs poussent les rois de la péninsule à mettre fin à la présence musulmane sur leurs territoires. Cette conversion forcée se fait en deux étapes distantes d’un quart de siècle, sur les deux grands ensembles territoriaux qui formeront par la suite l’État espagnol : la Couronne de Castille et la Couronne d’Aragon. Les mudéjares de Grenade et de Castille sont ainsi obligés par les Rois Catholiques de choisir entre le baptême et l’exil en 1501. Les morisques aragonais sont, une vingtaine d’années plus tard, placés devant la même alternative par leur petit-fils, l’empereur Charles Quint, en 1525.

Dans les deux cas, les souverains veillent à ce que le choix se porte davantage sur le baptême que sur l’émigration, en rendant l’émigration soit difficile, en ne permettant la sortie du territoire que par des ports très éloignés des principaux foyers de population musulmane, soit insupportable, en obligeant les parents désireux de partir à abandonner leurs enfants [6]. Dans un cas comme dans l’autre, l’effet recherché est obtenu : le nombre de départs est très faible.

Prédications, intimidations et baptêmes de masse

En 1499, à Grenade, l’archevêque de Tolède, Francisco Ximénez de Cisneros, prend l’initiative d’une campagne où se mêlent prédications, intimidations et baptêmes de masse. Ses méthodes agressives provoquent un soulèvement des musulmans, obligeant le roi Ferdinand d’Aragon à mater l’insurrection. Au terme de la révolte, ce dernier accorde le pardon à ceux qui se soumettent en demandant le baptême. Ces événements suscitent des milliers de conversions dans la région. L’année suivante, les Rois Catholiques prennent la décision de forcer la conversion générale des musulmans de Castille [7].

Une séquence d’événements similaire s’observe en Aragon, entre 1519 et 1525. En effet, le début du règne de Charles Quint est secoué par des révoltes d’une partie de ses sujets chrétiens, tant en Castille qu’en Aragon. Dans la région de Valence, celles-ci prennent la forme d’un mouvement antiseigneurial, les Germanías * (confréries), entre 1519 et 1522. Acculé à la défaite à partir de 1521, ce mouvement se radicalise et commence à forcer les musulmans de la région à recevoir le baptême. L’un des motifs les plus communément évoqués pour expliquer ce comportement des insurgés est qu’en baptisant des musulmans, ils s’attaquent à la richesse des seigneurs. En effet, puisque ces derniers prélèvent des impôts plus élevés aux musulmans en raison de leur religion, les baptiser devait en théorie réduire les sources de revenus des seigneurs. Un autre motif est qu’ainsi, les agermanados * se présentaient comme ceux qui font l’œuvre de Dieu, ce qui légitimait leur mouvement par rapport à leurs ennemis, les seigneurs, et au roi qui les appuyait [8]. Quelques années après la fin de la révolte, un groupe de théologiens réunis par Charles Quint confirme la validité des baptêmes forcés par les agermanados, puis l’empereur prend la décision de la conversion générale des musulmans d’Aragon [9].

Ces événements ont en commun l’appropriation, par différents acteurs, des idées religieuses promues par leurs souverains. De plus, les décisions de conversions générales prises par les monarques, en 1501 et en 1525, témoignent des conditions d’émergence de l’État moderne. En effet, d’une part, les conversions chaotiques survenues en 1499 et en 1522 avaient rendu difficile de différencier ceux qui étaient convertis de ceux qui ne l’étaient pas, et donc, dans ces conditions, de continuer à appliquer un droit et des impôts différents pour les chrétiens et les musulmans. La conversion générale simplifiait donc le problème. D’autre part, les monarques avaient besoin d’affirmer leur légitimité religieuse. Isabelle et Ferdinand s’étaient fait décerner le titre de « Rois Catholiques » par le pape en 1492. Charles Quint, de son côté, venait d’être élu empereur en 1519, c’est-à-dire, symboliquement, sinon dans les faits, d’acquérir le statut de souverain de tous les chrétiens. Dans tous les cas, ni les premiers ni le second ne pouvaient justifier leurs actes par la religion tout en tolérant la présence d’« infidèles » sur leurs terres.

Une instruction chrétienne déficiente

Si, à partir de 1525, officiellement aucun musulman libre n’habite encore dans la péninsule ibérique, la question n’est pas pour autant réglée. Les morisques, en effet, ont été convertis sans recevoir la moindre instruction chrétienne et les infrastructures pour assurer l’encadrement des nouveaux chrétiens manquent. Tout au long du xvie siècle, la fondation de nouvelles paroisses, d’églises correctement dotées et pourvues de prêtres compétents représente un défi que les évêques et les agents du roi peinent à relever. Entre autres, les morisques étaient réputés donner peu d’argent lors de la collecte, ce qui rendait les paroisses de morisques peu attrayantes pour les prêtres. Par ailleurs, dans les régions montagneuses des royaumes de Grenade ou de Valence, les curés étaient souvent les seuls vieux chrétiens dans les villages. Aussi, les prêtres qui auraient pu être responsables de ces paroisses connaissaient l’histoire de quelques curés vendus par les morisques de leur paroisse aux corsaires barbaresques à l’occasion d’un raid. Perspective peu attrayante que celle de se retrouver sur le marché aux esclaves d’Alger pour avoir déplu au détour d’un prêche ou d’une confession [10] ! L’instruction chrétienne des morisques était par conséquent très déficiente.

Cette situation était une préoccupation constante pour de nombreux théologiens ou représentants des autorités. À cette époque, les gens croient volontiers que les gouvernants sont responsables du salut de l’âme des gouvernés : le salut lui-même de ces gouvernants en dépendrait. Pourtant, la mauvaise instruction chrétienne des morisques leur vaut longtemps des mesures d’indulgence. L’Inquisition est ainsi incitée à la modération dans la persécution des morisques : estimant qu’ils n’ont pas été convenablement instruits dans la religion catholique, les autorités séculières et religieuses émettent des directives de tolérance envers les choix vestimentaires ou les erreurs religieuses, tant qu’aucun prosélytisme * n’est constaté. Cette relative tolérance envers les morisques prend toutefois fin dans les années 1560, au moment où plusieurs directives édictées par Charles Quint arrivent à échéance.

Le fils de Charles Quint, Philippe II, marque une nouvelle étape dans le resserrement des liens entre le Trône et l’Autel, autrement dit entre le roi et l’Église catholique. Soucieux de maintenir l’Espagne au premier rang des puissances politiques de son époque, Philippe II s’érige, en effet, en champion du catholicisme pour justifier sa politique extérieure, ce qui l’amène à relancer autant que possible les mesures pour achever la conversion des morisques. Le port de vêtements distinctifs est alors interdit aux musulmans de Grenade de même que les pratiques religieuses jugées provenant de l’islam, et la fréquence à laquelle des prêtres sont envoyés faire des sermons chez les morisques est augmentée. Ces mesures, très strictes, provoquent le soulèvement des morisques de Grenade en 1568. La rébellion grenadine n’est vaincue que trois années plus tard, grâce à une mesure extrême : la dispersion des morisques grenadins à travers la péninsule [11].

Opportunisme politique et expulsion

À la suite de la révolte grenadine, le sentiment d’insécurité lié à la présence morisque s’élève à un degré encore jamais atteint, et la crainte d’un nouveau soulèvement est constante. Certains les accusent notamment d’aider les corsaires algérois à mener leurs raids en Espagne. Les rumeurs non fondées se multiplient également, telles que celle voulant que les morisques se soulèveront au moment précis d’une attaque combinée de la flotte turque et de l’armée du roi de Navarre, dans les années 1580. Ce soulèvement n’a jamais eu lieu pas plus que la flotte turque ne s’est présentée, le sultan d’Istanbul étant en réalité peu préoccupé de ce qui pouvait advenir des morisques.

Entre 1580 et 1609, le nombre de procès inquisitoriaux contre les morisques augmente considérablement [12], mais la correspondance de l’Inquisition montre également que les inquisiteurs effectuaient une surveillance étroite des communautés morisques dans la crainte d’une rébellion généralisée [13].

Dans ce climat, des signes de lassitude se font voir chez certains des religieux responsables de l’évangélisation des morisques. Plusieurs commencent à écrire qu’une conversion véritable des morisques leur semble impossible à achever [14]. La décision de l’expulsion définitive, prise par le roi Philippe III et son favori le duc de Lerme en 1609, aurait pourtant été motivée principalement par l’opportunisme politique. En effet, le duc de Lerme venait de conclure la paix avec les protestants des Pays-Bas. Pour redorer son blason auprès de ceux qui lui reprochaient sa faiblesse face à l’hérésie, il expulse les morisques pour se donner cette image de défenseur du christianisme [15].

La déportation touche 320 000 individus, expulsés des territoires espagnols entre 1609 et 1614 [16]. La majorité d’entre eux se rendent au Maghreb, principalement en Tunisie et au Maroc, où ils retrouvent des communautés morisques qui avaient émigré d’Espagne avant l’expulsion générale, et dans une moindre mesure en Algérie ou en Turquie. L’intégration des morisques dans leurs pays d’accueil est parfois difficile. Ils fondent souvent des communautés conservant une culture distincte. Certaines, en particulier celle de Salé, face à Rabat au Maroc, s’illustrent dans la course * contre les navires chrétiens [17]. Le visiteur des pays du Maghreb, aujourd’hui, pourra encore traverser des localités fondées par des morisques. Peut-être aussi entendra-t-il parler des « Andalous » qui ont été chassés d’Espagne et qui vivent encore au Maghreb : les descendants des morisques sont toujours là pour rappeler le drame qu’ont vécu leurs ancêtres.

 

— Bernard Ducharme, étudiant au microprogramme en enseignement post secondaire — spécialité histoire —,  de l'université de Montréal

 

Lexique :

  • Agermanados : membres des germanías, insurgés contre Charles Quint à Valence (voir Germanías).
  • Course : pillage des navires ennemis, souvent assimilé à tort à de la piraterie.
  • Dominicain : religieux membre de l’ordre de saint Dominique.
  • Germanías : littéralement « confréries », le terme désigne des milices armées pour la défense des cités d’Aragon contre le brigandage. La formation des Germanías est à l’origine du soulèvement antinobiliaire en Aragon, centré sur le royaume de Valence, entre 1519 et 1522, et le terme est utilisé pour désigner la révolte elle-même.
  • Mudéjar : musulman vivant en territoire chrétien, dans l’Espagne médiévale.
  • Prosélytisme : attitude de chercher à convertir quelqu’un à sa religion.

 

Références :

[1] Aznar Cardona, P. (1612). Expulsión justificada de los moriscos españoles [L’expulsion justifiée des morisques espagnols] (t. 2). Huesca, Espagne : Pedro Cabarte, p. 5r-v.

[2] Ladero Quesada, M.-Á. (2008). La formación medieval de España. Territorios. Regiones. Reinos [La formation médiévale de l’Espagne. Territoires. Régions. Royaumes]. Madrid, Espagne : Alianza Editorial.

[3] Torró, J. (2000). Jérusalem ou Valence. La première colonie d’Occident. Annales. Histoire, sciences sociales, 55(5), 983-1008.

[4] Boswell, J. (1977). The Royal Treasure: Muslim Communities under the Crown of Aragon in the Fourteenth Century. New Haven, Conn. : Yale University Press.

[5] Ribera Florit, J. (1967). La polémica cristiano-musulmana en los sermones del maestro inquisidor don Martín García [La polémique christiano-musulmane dans les sermons du maître inquisiteur don Martín Garcia]. (Maîtrise en philosophie sémitique, Université de Barcelone, Barcelone).

[6] Ducharme, B. (2011). Confirmer, baptiser et réformer. Charles Quint et la conversion des musulmans de Valence (1524-1528). Les cahiers d’histoire, XXX(2), 121-144.

[7] Ducharme, B. (2013). De Talavera a Ramírez de Haro: Actores y representaciones de la evangelización de los mudéjares y moriscos en Granada, Zaragoza y Valencia (1492-1545). [De Talavera à Ramirez de Haro : acteurs et représentations de l’évangélisation des mudéjares et des morisques à Grenade, Saragosse et Valence (1492-1545)]. Dans E. Serrano (dir.), De la tierra al cielo. Líneas recientes de investigación en Historia Moderna [De la terre au ciel. Tendances récentes de la recherche en histoire moderne] (p. 39-52). Saragosse, Espagne : Institución “Fernando el Católico”.

[8] Benítez Sánchez-Blanco, R. (1996). El verano del miedo: conflictividad social en la Valencia agermanada y el bautismo de los mudéjares [L’été de la peur : conflictivité sociale dans la Valence agermanada et le baptême des mudéjars], 1521. Estudis, (22), 27-51.

[9] Ducharme (2011), op. cit.

[10] Carrasco, R. (2005a). Le refus d’assimilation des morisques. Dans R. Carrasco (dir.), La monarchie catholique et les Morisques, 1520-1620 (p. 9-55). Montpellier, France : Université Paul-Valéry – Montpellier III.

[11] Vincent, B. et Domínguez Ortiz, A. (1978). Historia de los moriscos, Vida y tragedia de una minoria [Histoire des morisques. Vie et tragédie d’une minorité]. Madrid, Espagne : Alianza Editorial.

[12] Carrasco, R. (1982). Péril ottoman et solidarité morisque. Revue d’histoire maghrébine, (25-26), 33-50.

[13] Carrasco, R. (2005b). Historia de una represión, Los moriscos y la inquisición en Valencia 1566-1620 [Histoire d’une répression. Les morisques et l’inquisition de Valence 1566-1620]. Dans R. Carrasco (dir.), La monarchie catholique et les Morisques, 1520-1620 (p. 57-107). Montpellier, France : Université Paul-Valéry – Montpellier III.

[14] Benítez Sánchez-Blanco, R. et Vincent, B. (2001). Estudio preliminar – Los dominicos y los moriscos [Étude préliminaire – Les dominicains et les morisques]. Dans J. Bleda, Corónica de los moros de España [Chronique des maures d’Espagne] (p. 9-47). Valence, Espagne : Université de Valence.

[15] Benítez Sánchez-Blanco, R. (2012). Tríptico de la expulsión de los Moriscos. El triunfo de la razón de estado [Tryptique de l’expulsion des morisques. Le triomphe de la raison d’État]. Mercuès, France : Presses universitaires de la Méditerranée.

[16] Lapeyre, H. (1959). Géographie de l’Espagne morisque. Paris, France : S.E.V.P.E.N.

[17] García-Arenal, M. et Wiegers, G. (dir.). (2013). Los moriscos: expulsión y diáspora. Una perspectiva internacional [Les morisques : expulsion et diaspora. Une perspective internationale]. Valence, Grenade, Saragosse, Espagne : Université de Valence, Université de Grenade, Université de Saragosse.

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