elephants-Afrique

Le trafic d’ivoire d’éléphant ne semble pas ralentir, au contraire. Et pour le contrer, il faut mieux connaître les routes des contrebandiers : car si c’est toujours utile de faire des saisies d’ivoires ici et là en Asie, ce serait encore mieux de savoir où l’éléphant a été tué. À cette fin, les autorités placent à présent leurs espoirs dans une « police scientifique », dont les techniques n’ont rien à envier aux vedettes des téléséries policières CSI.

Première étape : récolter des crottes d’éléphants à travers l’Afrique pour établir une « carte » de leur ADN — ce travail, qui avait lentement commencé à la fin des années 1990, est devenu suffisamment précis pour retracer l’origine d’une défense à 300 km près. Deuxième étape : identifier l’ADN dans les défenses d’éléphant saisies par différentes forces policières d’Asie et découvrir ainsi leurs lieux d’origine : les saisies de la dernière décennie permettent d’identifier deux « points chauds », l’un entre le Gabon et le Congo, et l’autre en Tanzanie. Troisième étape : identifier les liens entre les réseaux de contrebandiers à travers les similitudes entre plusieurs séquences d’ADN retrouvées dans des navires ou des entrepôts en théorie sans liens entre eux. Voire, des similitudes entre défenses : il n’est pas rare, écrivent cette semaine des chercheurs dans la revue Science Advances, que les deux défenses arrachées à un même éléphant se retrouvent dans deux envois différents, arrivés dans le même port à des mois d’intervalle.

C’est que cette contrebande passe par de nombreux intermédiaires, que l’on peut croire à première vue indépendants les uns des autres. Or, les indices tendent plutôt en ce moment vers trois gros « cartels » qui seraient responsables de l’essentiel de la contrebande survenue entre 2011 et 2015. L’identification de leurs têtes dirigeantes pourrait faire beaucoup plus de bien aux éléphants, que les arrestations des acheteurs ou des intermédiaires survenues ces dernières années.

Je donne