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L’évolution biologique est toujours en marche, même chez les humains : de génération en génération, des Chiliens sont en train de développer la capacité de digérer le lait de chèvre, là où leurs aïeux en étaient incapables.

La « tolérance au lactose » c’est-à-dire la capacité à boire du lait à l’âge adulte, est un phénomène unique aux Homo sapiens : c’est tout au plus au cours des 10 000 dernières années, avec la domestication des vaches et des chèvres, que des mutations ont permis à nos ancêtres de réussir cet « exploit », unique parmi les mammifères.

Mais pas tous nos ancêtres, puisque l’intolérance au lactose reste, à des degrés divers, répandue chez 60 % de la population mondiale. Beaucoup moins en Europe (10 %), mais beaucoup plus ailleurs. Y compris parmi les populations amérindiennes

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Une équipe dirigée par Nicolás Montalva, de l’Université Mayor à Santiago, avait étudié en 2015 un petit groupe de la région de Coquimbo, semi-aride et pauvre en terres agricoles, et y avait découvert que 40 % des gens étaient désormais tolérants au lactose. Le chercheur vient de refaire son étude avec un plus gros groupe (450 personnes) et arrive à peu près aux mêmes résultats, en pointant cette fois le fait que ce sont très probablement les marqueurs génétiques d’origine européenne qui en sont la cause.

C’est qu’au Chili, la tradition de traire des vaches ou des chèvres n’est arrivée qu’avec les premiers colons européens, il y a 500 ans. Ils ont probablement apporté avec eux des gènes de tolérance au lactose, et ce serait ces gènes qui, petit à petit, continueraient de se répandre dans la population locale.

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