En marchant dans les pas d’une expédition similaire effectuée 32 ans plus tôt, une équipe de biologistes gravissant un pic de la cordillère des Andes, au Pérou, a constaté qu’au moins huit espèces d’oiseaux tropicaux recensées en 1985 — et observées à plusieurs reprises par la suite — ne s’y trouvaient plus. Il s’agit de huit des 16 espèces à l’origine associées à la végétation et au climat qui entourent le sommet — et comme la température est aujourd’hui plus chaude et que la végétation a commencé à changer, ces oiseaux sont, au mieux, partis vers d’autres montagnes. Au pire, ils n’ont pas réussi à s’adapter.
Il en était de même tout au long de l’ascension : en 30 ans, les oiseaux ont dû s’établir de 40 à 75 mètres plus haut pour jouir des mêmes températures qu’en 1985, selon l’analyse que publie l’écologiste Benjamin Freeman, de l’Université de Colombie-Britannique, dans la revue PNAS. Des déplacements similaires ont été recensés ces dernières années sur des montagnes européennes et nord-américaines — les experts appellent cela en anglais « escalator effect » — notamment avec des papillons et des petits mammifères.