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En 2019, en dépit des meilleures intentions, la demande en énergies fossiles va continuer de croître. En fait, toute la question sera plutôt de savoir si la croissance va ralentir…

Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la consommation mondiale de pétrole devrait dépasser au cours du premier trimestre de 2019 les 100 millions de barils par jour — un nouveau record — et continuer d’augmenter.

Il est certain qu’en parallèle, la quantité d’énergies renouvelables produites dans le monde continue elle aussi d’augmenter. Mais en 2017, elles ne représentaient encore que le quart de l’énergie mondiale, toujours selon l’AIE. Ce n’est donc pas avant quelques années qu’on prévoit la parité. À moins d’un investissement massif dans le solaire et l’éolien en 2019 — ce qui, pour l’instant, ne pointe pas à l’horizon. Tout au plus la production de voitures électriques continue de croître et 2019 sera l’année où celles produites par les grands manufacturiers (VW, Volvo, Audi) entreront sur le marché.

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Pour ceux qui croient que cette croissance ne provient que de la hausse de la demande dans les pays émergents, une étude québécoise parue en fin d’année remet les pendules à l’heure : les Québécois continuent d’acheter des voitures plus grosses, et habitent des maisons de plus en plus grandes, selon L’État de l’énergie 2019 de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal.

Quant aux émissions mondiales de CO2, elles ont continué elles aussi de croître en 2017 (de 1,4 %) et en 2018 (de 3 %), après trois années (2014 à 2016) où elles étaient demeurées à peu près stables, ce qui laisse croire que l’augmentation sera encore avec nous en 2019. Résultat, le CO2 représente maintenant 407 parties par million (PPM) dans notre atmosphère, contre moins de 300 avant la révolution industrielle, et ce nombre, dans la dernière décennie, a augmenté de 2 PPM par année et de 3 PPM pendant les années El Niño.

Il y a quand même de bonnes nouvelles. Selon le rapport 2017 de l’AIE (le rapport 2018 n’est pas encore paru), « bien que la plupart des grandes économies aient vu une hausse du CO2, certaines ont connu une baisse, incluant les États-Unis, le Royaume-Uni, le Mexique et le Japon. Le plus gros déclin est venu des États-Unis, surtout grâce à un déploiement à plus grande échelle des énergies renouvelables. »

Un dernier facteur entre en ligne de compte : le bas prix du pétrole. Bien accueilli par les consommateurs — et qui explique la popularité des véhicules gourmands — il ne favorise pas les efforts d’économies d’énergie. Tout au plus décourage-t-il les grandes pétrolières de se lancer dans de nouveaux projets de forages à grande échelle, malgré la croissance de la demande.

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