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Toujours dans l’achèvement de mon livre pour encore quelques semaines en collaboration avec la précieuse équipe des éditions Écosociété (mise en page, références, index, etc.), je continue cette semaine, comme j’ai fait à plusieurs reprises depuis le début de l’année, à alterner entre le dévoilement de certaines particularités de ce livre et des petits articles sur divers sujets, rapidement rédigés pour me permettre de retourner travailler sur le bouquin dès que possible. Après avoir rendu public la semaine dernière la date du lancement de l’ouvrage le 3 octobre prochain (deux jours après sa parution le 1er octobre au Québec, alors que ce sera le 25 du même mois en Europe), je me conterai donc cette semaine de vous signaler une vidéo en provenance justement de la France. Il s’agit d’un entretien de plus d’une heure et demi avec Samah Karaki, docteure en neurosciences et autrice du livre « Le talent est une fiction : déconstruire les mythes de la réussite et du mérite » (2023). C’est aussi une communicatrice hors-pair des sciences cognitives contemporaines comme me l’a montré l’écoute des vingt premières minutes de cet entretien, l’un des nombreux des nombreux vidéos et podcast où elle est invitée.

C’est un ami qui me l’a fait découvrir la semaine dernière (merci Jérémy) et avec le peu de temps que j’ai actuellement pour découvrir de nouveaux scientifiques dans mon domaine, je reconnais quand même dans le discours de Samah Karaki de nombreux thèmes de mon livre qu’elle expose avec une remarquable clarté. Que ce soit les neuromythes classiques des personnalités cerveau droit – cerveau gauche, les catégorisations excessives des tests de personnalité, le caractère incarné de notre cognition où la pensée est indissociable des émotions, son caractère situé, c’est-à-dire qu’on pense toujours de quelque part, et que ce quelque part nous affecte beaucoup plus qu’on ne le croit, jusqu’à des thématiques souvent plus difficile à digérer, même pour les gens qui se disent scientifique, comme le concept de talent, qui se réduit en grande partie simplement par notre histoire de vie, et mène à un autre morceau difficile à avaler pour plusieurs, à savoir qu’on a très peu de libre arbitre, nos comportements étant en grande majorité la somme des automatismes et des déterminismes engrammés par notre trajectoire de vie dans notre système nerveux. Ce qui n’empêche pas, selon elle comme pour moi, la possibilité de se dégager ou de conquérir parfois quelques petits degrés de liberté, mais en comprenant mieux nos déterminismes et en s’entraînant à « penser contre eux ». De gros morceau à avaler j’en conviens, et c’est pour ça que ça m’a pris si longtemps à écrire ce livre !

Je vous laisse donc en son agréable compagnie en espérant moi aussi avoir le temps d’explorer son travail sans doute plus cet été quand le bouquin  sera en impression, notamment le Social Brain Institute, qu’elle a fondé en 2014, et qui a pour objectif de s’appuyer sur les apports des sciences cognitives pour promouvoir la justice sociale et environnementale. Sans parler du podcast sur France Culture où elle décrypte plusieurs aspects cognitifs de ce qui peut vous conduire à être créatif : motivation, collectif, tolérance à l’incertitude, etc.

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C’est vraiment motivant pour moi, en tout cas, de découvrir des gens comme elle qui montrent les liens entre meilleure compréhension de soi à travers celle de son cerveau, bien-être personnel et surtout bien-être collectif et nécessité de transformations sociales importantes. Parce que les structures sociales qui dominent actuellement, productivistes, croissancistes et capitalistes, ne vont décidément pas dans le bon sens. Ça, je sais pas si elle le dit, je ne la connais pas encore assez. Mais il y a quelqu’un qui le dit dans mon livre, ça c’est certain !

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