Les schizophrènes, qui souffrent de troubles cognitifs, comportementaux et sociaux, ne perçoivent pas la réalité comme les autres. Afin datténuer les symptômes de leur maladie, les médecins leur prescrivent des médicaments : des antipsychotiques. Jusquà il y a une dizaine dannées, la prise dantipsychotiques saccompagnait de désagréables effets secondaires: entre autres, lhypotension, l'impuissance sexuelle, des problèmes émotifs ainsi que des troubles de la mémoire et des troubles de coordination des mouvements.
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Depuis dix ans, la nouvelle génération dantipsychotiques mise en marché par les compagnies pharmaceutiques nétait plus censée occasionner ces effets désagréables. Or, les travaux dHenri Cohen, professeur au Département de psychologie à lUniversité du Québec à Montréal (UQAM), ont abouti à la conclusion que ces nouveaux médicaments nont pas moins deffets secondaires que les anciens.
Ils naméliorent pas non plus les fonctions cognitives des malades. Pour obtenir ces résultats, Cohen a analysé 32 personnes atteintes de schizophrénie et 16 personnes saines pendant un an. Léchantillon est petit, mais jamais une étude navait couvert une si longue période de temps auparavant.
Le professeur poursuit actuellement ses recherches sur les antipsychotiques afin daméliorer le traitement de la schizophrénie et de ses symptômes. Cette maladie de lesprit est très complexe et il nexiste pas de panacée. Cela nempêche pas les compagnies pharmaceutiques de travailler à développer un nouveau médicament.
Il existe par ailleurs dautres traitements que la médication. Ceux-ci ne sont cependant pas recommandés pour tous les types de schizophrénie, selon Cohen. En fait, ce sont particulièrement les aspects concernant la gestion de la maladie qui peuvent être traités autrement quavec la médication conventionnelle.
Parmi ceux-ci, " on note un retour de lapproche cognitive behaviorale ", explique le professeur. Selon cette approche, le comportement observable dun individu découle de son apprentissage, lequel est influencé par des stimulations environnementales. En dautres termes, les comportements sexpliquent par lenvironnement. Un stimulus entraîne nécessairement une réponse et celle-ci dépend de la personnalité, de lintelligence et des motivations de lêtre humain qui agit un peu comme un filtre dans cette opération.
Et lintégration sociale, elle ? Henri Cohen répond quil y a encore du chemin à faire pour mieux intégrer les schizophrènes à la société. Mais il sagit là dune toute autre histoire...