Comme l'an dernier à pareille date, on peut intituler cet article: les baleines l'ont échappé belle. Lors de leur rencontre annuelle, les humains ont refusé d’entériner la reprise de la chasse à la baleine. Mais de justesse, et pas pour longtemps.

Car ce n’est que partie remise: l’an dernier, c’est par trois voix de majorité que les pays opposés à une reprise de la chasse l’avaient emporté. Cette année, une résolution envisageant la possibilité d’une reprise de la chasse a été adoptée par une voix.

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Rappel: ce moratoire sur la chasse à la baleine existe depuis 1986. Depuis plusieurs années maintenant, quelques pays, dont le Japon, la Norvège et l’Islande font front commun pour réclamer, lors de la rencontre annuelle de la Commission baleinière internationale (qui avait lieu la semaine dernière dans l’île antillaise de Saint-Christophe et Nieves), que ce moratoire soit levé. Ils ont chaque année de plus en plus d’adhérents –en particulier du côté des petits pays.

Le Japon prétend que la population de baleines, qui approchait de l’extinction au début des années 1980, a largement eu le temps de récupérer depuis la fin de la chasse. qu’a réussi à faire voter cette année le Japon prend toute son importance: cette résolution souligne la désuétude du moratoire, l’attitude "irrespectueuse" des pays opposés à la chasse et le fait que les baleines dévastent les réserves de poisons. Donc, elle ouvre la porte à une éventuelle reprise de la chasse.

Les écologistes sont rapidement montés aux barricades contre cette rencontre "dont rien de bon n’est sorti" (dixit le communiqué de Greenpeace). Le moratoire n’est pas immédiatement menacé, mais il a une épée de Damocles au-dessus de la tête.

Parmi les pays les plus fermement opposés à la reprise de la chasse: l'Australie, la Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne. Et depuis peu, les États-Unis.

L’an dernier, un vote visant à créer un Sanctuaire des baleines dans le Pacifique Sud avait été défait. Ce projet a été défait cette année encore. Le Pacifique Sud est la principale zone de chasse des baleiniers japonais.

Une chasse scientifique?

Il faut dire que le le Japon a trouvé une façon originale de contourner le moratoire sur le chasse. A la différence de la Norvège et de l’Islande qui ne se cachent pas de se livrer à une chasse commerciale (et pour des fins de "traditions"), le Japon invoque une "chasse à des fins scientifiques"; le moratoire de 1986 permet en effet de chasser un "nombre limité" de cétacés dans des buts de recherche.

Ce "nombre limité" n’est pas défini. Jusqu'à il y a deux ans, le Japon se fixait un quota de 400 prises. L’an dernier, il avait porté cet objectif à 700 à 1000 –ce qui, ajouté aux prises des deux autres pays, avait donné un total de près de 2000 baleines tuées. La plus grosse année de pêche depuis deux décennies.

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