Les groupes de droite qui décrivent encore l’homosexualité comme une tare contre-nature ont du rattrapage à faire. On compte désormais plus de 1000 espèces d'animaux chez qui des comportements homosexuels ont été observés. Au point où, à Oslo, en Norvège, un musée leur consacre actuellement une exposition.

 

"Normalement", déclare le zoologue Geir Söli dans les pages du journal allemand Der Spiegel, "les musées d’histoire naturelle présentent des choses plutôt ennuyeuses." Deux girafes mâles dans une posture qualifiée d’équivoque, un couple de cygnes lesbiennes ou deux baleines mâles se masturbant, n’est pas ce qu’on s’attend à voir dans un tel lieu.

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Les conservateurs du Musée d’histoire naturelle d'Oslo, qui ont travaillé sur ce projet depuis trois ans, affirment que cette idée d’une exposition sur l’homosexualité chez les animaux est bien accueillie en Norvège, en dépit de quelques opposants plus bruyants au début. De nombreuses familles y viennent, et cela non plus n’a engendré aucune vague de protestation.

Il s’agirait de la première exposition consacrée à ce sujet.

Le Musée ne cache pas que ses objectifs sont un tantinet politiques: "nous espérons contribuer à rejeter l’argument trop connu selon lequel le comportement homosexuel est un crime contre-nature", résume le zoologue Petter Bockman. Le titre de l’exposition n’y échappe pas: Contre-nature?, avec le point d’interrogation.

Trop souvent, reproche Geir Söli, les zoologues ont refusé de voir les comportements homosexuels chez les animaux qu’ils observaient. Le simple fait pour une girafe mâle de renifler une femelle était classé dans la case "intérêt sexuel". Mais si un mâle en grimpait un autre, dit-il, les scientifiques préféraient classer cela dans la catégorie "lutte pour le territoire" –même lorsqu’il y avait éjaculation. Si tel est le cas, préviennent les responsables de l’exposition, cela signifie que ce total de plus de 1000 animaux chez qui de l’homosexualité a été observée va continuer d’augmenter dans les années à venir, à mesure que les observations vont se poursuivre.

 

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