La disparition de l’une des plus grandes dynasties de la Chine pourrait avoir été précipitée par d’importants changements climatiques. Et ces mêmes bouleversements météorologiques seraient peut-être aussi à l’origine de la fin de la civilisation Maya.

Gerald Haug et ses collègues du GeoForschungsZentrum en Allemagne sont arrivés à ces conclusions après avoir étudié la sévérité des moussons des 16,000 dernières années. Ils ont découvert qu’au moment du déclin de la dynastie Tang en Chine et de la civilisation Maya en Amérique du Sud, vers 900 ans après JC, les vents furent très forts en hiver et les pluies faibles en été. Les rares précipitations auraient réduit considérablement la quantité de récoltes et de nourriture disponible, ce qui aurait entraîné des famines et des conflits entre les différents groupes de citoyens pour obtenir leur pitance.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Les statistiques écrites sur les moussons n’existent que depuis une cinquantaine d’années. Pour obtenir des données sur les années précédentes, les scientifiques ont étudié la composition géologique des stalactites qui ornent les plafonds des grottes en Chine. Ceux-ci les informent sur les quantités de pluie tombées été après été. La force des vents d’hiver fut plus difficile à évaluer.

Haug et ses collègues ont résolu le problème en étudiant les sédiments déposés au fond du lac Hugauang Maar dans le sud-est de la Chine. Les sédiments de ce lac sont essentiellement composés de matière déposée par les vents année après année lors des moussons d’hiver. Peu de matière s’y dépose autrement puisque le cours d’eau est petit et le courant y est faible. En calculant la quantité de fer et de titanium présentes dans ces sédiments, les géoloques ont pu estimer la force des vents qui a soufflé sur la Chine au cours des 2000 derniers hivers.

La civilisation Maya et la dynastie Tang étaient contemporaines et ont connu des variations climatiques similaires . Elles ont toutes deux connu un climat plus sec vers 750 après JC et trois périodes de sécheresse importante de 750 à 910 après JC, période à laquelle elles se sont effondrées.

L’étude historique des moussons pourrait sevir à faire des prédictions météorologiques. Certains chercheurs ont en effet remarqué que les pluies fortes des moussons d’été sont généralement précédées de vents faibles en hiver. Ces observations pourraient être utiles au travail des agriculteurs.

Je donne