Les Nations-Unies ont lancé une initiative globale dans le but de s’attaquer au problème de la montagne croissante d’ordures électriques et électroniques. Ce partenariat public et privé espère créer des normes à l’échelle mondiale en matière de recyclage, allonger la durée de vie des produits électroniques, et améliorer le marché existant pour les biens de seconde main.

L’ONU prédit que le volume annuel de « e-waste », comme le nomme BBC News, atteindra bientôt 40 millions de tonnes. Des compagnies qui se sont associés à cette initiative comprennent Microsoft, Ericsson, Hewlett-Packard (HP) et Dell.

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« Le fait que ces matériaux transitent partout dans le monde nécessite une approche globale », a expliqué Ruediger Kuehr, secrétaire exécutif du projet de l’ONU nommé Solving the E-Waste Problem (StEP).

Lorsqu’on considère le degré de croissance des biens de consommation, cela signifie que le problème présent des déchets toxiques ne fera qu’empirer si on le laisse à lui-même. « On n’a qu’à regarder ce qui se passe en Chine et en Inde; dans tous ces pays en transition, la demande pour des appareils électriques et électronique est présentement en pleine explosion », observe M. Kuehr. La chute des frais de remplacement des ordinateurs, téléphones cellulaires et autres gadgets, de même que la vitesse à laquelle la technologie devient obsolète, a eu pour résultat une accélération de la croissance de la montagne d’ordures présente.

L’Agence environnementale européenne a calculé que le volume de déchets électroniques grossit environ trois fois plus vite que n’importe quelle autre sorte d’ordures municipales. Si on n’en dispose pas de manière appropriée, cela signifie que des concentrations élevées de substances nocives peuvent se retrouver à s’infiltrer dans les sols et les nappes d’eau souterraines, et ainsi poser un danger tant pour l’environnement que la santé des gens.

Et quels sont ces déchets toxiques qui se retrouvent dans nos dépotoirs à cause de toutes ces télévisions, écrans d’ordinateurs, bouts de plastiques et autres filages? La liste fait peur : du plomb, qu’on retrouve dans les tubes cathodiques et les soudures; l’arsenic, qui se retrouve dans les plus anciens tubes cathodiques; le trioxyde d’antimoine, un retardateur de flammes; du sélénium, du cadmium, du chromium, du cobalt, du mercure… Bref, de quoi faire frémir.

Pays en développement : un meilleur recyclage informel

Il ne s’agit pas seulement de recycler, mais surtout de bien recycler. Klaus Hieronymi, gestionnaire pour HP, explique que la problématique, spécifiquement dans les nations en developpement d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud sont que le recyclage informel (démanteler des appareils électriques et électroniques, les réparer, en revendre les composantes) qui s’y effectue contribue à endommager l’environnement ou de nuire à la santé des gens. Par exemple, brûler des câbles électriques pour en récupérer le métal créé des émissions gazeuses nocives. Il importe d’enseigner aux gens des manières de recycler qui ne mettent pas en danger l’environnement - ou eux-mêmes. C’est par ailleurs un des objectifs du partenariat StEP : enseigner comment recycler adéquatement.

Nation industrialisées: la conscientisation

Dans les nations occidentales et les marchés établis, l’initiative mettra l’emphase sur l’éducation du consommateur, et sur les conséquences qu’il y a à jeter délibérément de l’équipement qui fonctionne encore bien. Et pas seulement les consommateurs : les producteurs de bien électriques et électroniques seront appelés à se plier à certaines directives : par exemple, repenser le design, la durée de vie et le potentiel de recyclage de leurs produits. En plus, on exigera qu’ils absorbent le coût de la collection, du recyclage et de la destruction de matériel qui n’est plus désiré par les consommateurs.

« Cela devrait mettre les compagnies au défi d’améliorer la conception et la performance de leurs produits », prédit M. Kuehr. L’objectif, à long terme, demeure le développement d’un standard international pour le recyclage, et l’amélioration de la collecte du e-waste. Le secrétariat de StEP aura ses bureaux à l’université des Nations-Unies, à Bonn, en Allemagne.

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