Oink! Une étude portant sur les cochons domestiques et sauvages, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, vient de donner aux archéologues la tâche de reconsidérer à la fois les origines des premiers colonisateurs du Pacifique et les routes migratoires que les humains ont empruntées pour rejoindre les confins du Pacifique.

Des scientifiques de Durham University et d’Oxford en sont arrivés à cette conclusion en étudiant l’ADN et la forme de la dentition de cochons récents et anciens, rapporte BBC News.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Ces examens ont révélé que, en complète contradiction avec les idées jusqu’ici tenues pour factuelles, les premiers colonisateurs des îles du Pacifique pourraient avoir originé du Vietnam et avoir voyagé entre les nombreuses îles et archipels avant de d’atteindre la Nouvelle-Guinée et plus tard atterrir à Hawaii et dans la Polynésie française.

L’ADN mitochondrial obtenu de porcs de souches modernes et anciennes (via des spécimens provenant de musées et des poils de porcs contemporains) à travers l’Asie de l’est et le Pacifique, les chercheurs ont démontré qu’un seul et même héritage génétique est partagé par le sanglier vietnamien moderne, les porcs sauvages des îles de Sumatra, Java et la Nouvelle Guinée, les très vieux cochons Lapita d’Océanie, de même que chez les cochons de souche moderne et antique dans de nombreuses îles du Pacifique.

Les résultats de l’étude viennnent contredire les modèles établis de migrations humaines qui énoncent que les ancêtres des populations du Pacifique venaient originalement de Taiwan ou des îles de l’Asie du sud-est, et que ces derniers auraient voyagé le long de routes qui passaient par les Philippines avant de se disperser dans le Pacifique.

Selon Dr Keith Dobney, qui a mené l’étude, « de nombreux archéologues ont assumé que tous les artéfacts culturels et animaux domestiques associés aux premiers colonisateurs du Pacifique proviennent d’un seul et même endroit. (...) Notre étude démontre que cette théorie pourrait être trop simpliste et que différents éléments de cet ensemble, dont les cochons, ont vraisemblablement emprunté différentes routes à travers les îles de l’Asie du sud-est, avant d’être transportés dans le Pacifique.

Greger Larson, auteur principal de l’article expliquant cette recherche, explique que «...Les porcs sont de bons nageurs, mais pas suffisamment pour atteindre Hawaii par eux-mêmes. Compte des distances entre les îles, les porcs ont dû être transportés et sont par conséquent d’excellents points de référence pour évaluer les migrations humaines. Dans ce cas-ci, ils nous ont aidés à ouvrir une nouvelle fenêtre dans l’histoire de la colonisation humaine du Pacifique. »

Larson se dit confident que cette étude inspirera généticiens et archéologues à considérer à la fois des routes de colonisation alternatives, et des théories plus complexes, et probablement plus précises, au sujet de la nature de la colonisation humaine et des animaux que ceux-ci ont amenés avec eux.

Je donne