Les propriétés antioxydantes des fruits et des légumes, c’est bien, mais celles des agrumes, c’est peut-être mieux ! Voilà la conclusion que tirent des chercheurs du Département de médecine sociale et préventive de l’Université Laval et de l’Université McGill après avoir conduit une enquête épidémiologique chez plus de 1542 femmes de la région de Québec. Les résultats de cette étude, basée sur la consommation d’oranges, citrons et autres pamplemousses associée à deux marqueurs sanguins d’une bonne santé cardiovasculaire, ont été récemment publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition.

À partir d’échantillons de sang des participantes et de leurs réponses à un questionnaire détaillé sur leurs habitudes alimentaires dans la dernière année, les chercheurs ont réparti les résultats selon la consommation de différents types de fruits et légumes. Les aliments ont été classés d’un point de vue botanique (famille des choux, des légumineuses, des agrumes, etc.) et ensuite, selon les antioxydants qu’ils contiennent (vitamine C, ?-carotène ou lycopène).

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Les scientifiques ont constaté, avec ce découpage, que les agrumes favorisaient de hautes concentrations sanguines d’une hormone, la IGF-1, et de faibles concentrations d’une deuxième protéine associée, la IGFBP-3. Selon les auteurs, il s’agit de la première étude signalant cette corrélation. Des études antérieures lient ces profils à une protection contre plusieurs maladies cardiovasculaires. L’apport alimentaire d’autres fruits et légumes n’a pas révélé de lien avec les marqueurs étudiés. Les auteurs de l’étude soulèvent que la vitamine C, l’antioxydant présent en grandes quantités dans les agrumes, porte possiblement la responsabilité de la variation de ces marqueurs.

Toutefois, si les agrumes remportent une manche contre les maladies du cœur, ils ne gagnent pas la partie. Comme toute étude épidémiologique, il s’agit d’une nouvelle piste de recherche qui demande un examen plus en profondeur. Il existe, entre autres, des études contradictoires qui associent parfois les mêmes marqueurs sanguins à des risques accrus d’apparition de certains cancers. « Ce résultat est intéressant, mais il a besoin d’être confirmé par d’autres chercheurs avant qu’on y attache de l’importance. Cependant, il est déjà clair qu’il est préférable d’adopter une alimentation diversifiée incluant quotidiennement quelques portions de fruits et de légumes », explique Jacques Brisson, un des scientifiques impliqués. La combinaison de nouvelles études épidémiologiques, ainsi que de recherches in vitro pour expliquer le mécanisme d’action impliqué, s’avère nécessaire pour mieux comprendre les résultats divergents publiés à ce jour.

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