Quelques centaines de personnes, mais seulement 19 qui, selon le New York Times, se rassemblent pour la photo « les scientifiques, par ici s’il vous plaît ». Un congrès tenu à New York la semaine dernière, qui s’affichait comme « la preuve » que des scientifiques doutent du réchauffement climatique, a plutôt démontré que ce mouvement semblait moribond.

Un de leurs défis est de s’entendre entre eux : car ce congrès d’enviro-sceptiques rassemblait des gens qui nient que la Terre soit en train de se réchauffer, ainsi que des gens qui admettent que la Terre est en train de se réchauffer mais pour des raisons naturelles, et des gens qui admettent que l’humain y joue un rôle. Résultat, comme ces centaines de participants incluaient des militants, du personnel politique et des universitaires (dont des sociologues, des économistes et des scientifiques de diverses disciplines, mais très peu liées au climat), leurs conclusions ont été jugées peu convaincantes... par leurs vis-à-vis, mais parfois, par eux-mêmes.

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Considérez Patrick J. Michaels, présenté par le journaliste du New York Times comme un des rares climatologues du groupe. En conférence, Michaels a déclaré que les humains sont responsables du réchauffement, et qu’il prévoit même une hausse de plus de 2 degrés Celsius d’ici 2100. On n'a plus les enviro-sceptiques qu'on avait! Toutefois, il est opposé aux réductions obligatoires de gaz à effet de serre. Il est également rémunéré par l’Institut Cato, un groupe de droite qui, comme par hasard, est opposé depuis 15 ans à presque toutes les réglementations anti-pollution.

Le congrès de deux jours était organisé par l’Institut Heartland, de Chicago, un groupe lui aussi « anti-réglementation », financé par des militants conservateurs et par des représentants de l’industrie. Mais contrairement à ce qu'on pourrait croire, pas l’industrie pétrolière, ont souligné des blogueurs : elle s’est désengagée depuis au moins deux ans de ce type de commandite.

D’où l’impression d’assister « à l’ultime effort pour retarder l’inévitable acceptation de la réalité des changements climatiques », décrit le sociologue Riley E. Dunlap, de l’Université de l’Oklahoma. Mais cet ultime effort, avec une habile stratégie de relations publiques, pourrait suffire comme justification aux politiciens qui veulent encore garder le pied sur le frein.

Les congressistes sont tout au moins parvenus à s’entendre sur une « Déclaration de Manhattan », disant entre autres : que les plans visant à restreindre les émissions de CO2 constituent une mauvaise allocation des ressources; et que des taxes là-dessus risquent « d'amoindrir la prospérité de l’Occident et les progrès des pays en voie de développement ». Ces derniers seront sûrement touchés d’apprendre qu’on a pensé à eux...

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