Devinette numérique : quel est le lien entre la Maison Blanche et la loto au Brésil? La réponse, appuyée par un numéro grandissant d’usagers publics et privés, est le logiciel libre.

(Porto Alegre – Brésil) Alors que le Québec passe timidement aux logiciels libres, le Brésil a décidé de plonger, confirmant que le marché commence à se plier devant une nouvelle logique fondée sur le partage et la prise de pouvoir collective dans le domaine de la technologie de l’information. « Le Brésil est la nouvelle vedette du logiciel libre », résume le président de Linux International, Jon « Maddog » Hall, l’une des célébrités présentes au 9e forum du Software Livre, qui se déroulait le mois dernier, dans la ville de Porto Alegre dans le sud du Brésil et réunissait plus de 7 400 personnes provenant de 21 pays.

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Ce modèle – « free software » en anglais - propose que le code source du logiciel soit librement lisible, modifiable et réutilisable par tous. Ce mouvement de coopération à l'échelle internationale, formé d'abord par des accros de l'informatique, a permis la production de nombreux logiciels dont quelques-uns, comme Firefox et OpenOffice, rivalisent maintenant avec leurs homologues qui exigent des brevets. Moins chers et plus efficaces, les logiciels libres tendent vers une meilleure accessibilité, donnent plus de dynamisme à la production et, surtout, plus de liberté aux usagers, du serveur de la Maison Blanche à la loto brésilienne. Pour ces usagers publics, les logiciels libres représentent une alternative intéressante aux logiciels d’entreprises privées lorsqu’il est question de traiter de sujets critiques et de se protéger des attaques de pirates informatiques. De plus, le mythe faisant état qu’il est impossible de faire de l’argent sans brevets ne tiendrait pas la route! D’après Jon « Maddog » Hall, la caisse d'économie du Brésil est l'un des exemples les plus importants de la mise en branle d'un système basé sur le code ouvert à grande échelle. En 2006, la caisse brésilienne a décidé de prendre en charge, elle-même, son système informatique, mettant fin au monopole d’une multinationale états-unienne qui gérait les logiciels et les services. Elle a mis au point des logiciels en code ouvert pour les adapter à ses besoins entraînant une économie de plus de 6 millions de dollars canadiens et une augmentation de presque 20 % des transactions dans les guichets grâce à la réduction du temps d’utilisation.

Les logiciels libres au Québec

Certes, il ne manque pas au Québec de personnes pour démontrer que le gouvernement pourrait épargner des dizaines de millions de dollars en misant sur des logiciels libres, plutôt que de multiplier les licences coûteuses des systèmes d'opération Microsoft. Et voilà, que pour la première fois en Amérique du Nord, une action en justice contre le gouvernement du Québec pour l'attribution, jugée illégale, d'un marché public à la compagnie Microsoft a été menée cet hiver par l’entreprise Savoir-faire Linux. Cette action est loin d'être négligeable puisque les conséquences juridiques pourraient affecter sérieusement l'industrie du logiciel propriétaire qui domine encore le marché québécois. En effet, une décision favorable de la Cour supérieure du Québec à la cause du logiciel libre aurait des effets jurisprudentiels pour les ministères québécois, mais aussi pour toutes les provinces canadiennes, l'administration centrale fédérale et probablement par ricochet aux États-Unis.

Pour en savoir plus

Pour savoir quel système opérationnel utilise le serveur d’un site web 

Le communiqué de presse de la compagnie Savoir-faire Linux [PDF]

Un article sur la situation du logiciel libre au Québec

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