La place de la science dans les médias québécois ne progresse pas depuis des décennies. En fait, dépendamment de la méthode de calcul utilisée, il est même possible qu’elle ait régressé, à en juger par une enquête publiée la semaine dernière dans La Presse.

Loin derrière les sports, la politique, l’économie, les arts, la météo et le prix de l’essence, vient la nouvelle scientifique. C’est ainsi que le présentait la firme Influence Communication, qui évalue depuis des années le « poids média » de différents secteurs de l’actualité. Plus précisément, la science se situe à 0,26 % du poids médiatique. L’international fait à peine mieux, avec 0,51 %.

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Le portrait peut sembler plus rose si l’on tient compte de l’environnement (3,3 %) et de la santé (1,6 %). On atteint alors le seuil des 5 %. Sauf que c’est à peu près le même seuil qu’on retrouvait il y a déjà bien longtemps, quand l’environnement ne faisait même pas les manchettes :

- une enquête pilotée par l’Association des communicateurs scientifiques en 1985 arrivait à un total de 3,1 % du contenu médiatique consacré à la science (sans compter la santé);

- plus récemment, une enquête d’une étudiante de l’Université Laval menée en 2001 arrivait elle aussi aux environs de 5 % pour la science et la santé;

- chez nos voisins du Sud, le State of the News Media contenait une amusante métaphore en 2007 : si vous aviez écouté 5 heures sur une chaîne d’information continue comme CNN, vous auriez eu droit à... une minute de science (et une autre minute d’environnement).

Remontons beaucoup plus loin dans le passé :

- une enquête sur la presse canadienne menée en 1968 contenait ces deux chiffres : 2,6 % de l’espace rédactionnel consacré aux sciences et 3 % à la médecine et la santé.

Quelqu’un a-t-il calculé l’espace occupé par l’horoscope et l’astrologie?

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