Matinée électrisante au Petit Séminaire de Québec hier! Plus de 200 jeunes provenant d’une trentaine d’écoles secondaires de la province s’y sont rassemblés dans le cadre du Forum jeunesse sur les changements climatiques en Arctique (FJCCA). Après Winnipeg en 2006, c’était à Québec que se déroulait la deuxième édition de ce colloque.

Ce rassemblement était particulier puisqu’il a été orchestré par des jeunes, pour des jeunes. Catherine Bowen Gouin, élève de 5e secondaire au Petit Séminaire de Québec (PSQ), est la présidente du comité exécutif du FJCCA. Quand le projet a été présenté en mars dernier, elle et quatre autres élèves ont décidé de s’investir, sans trop savoir ce qui les attendait. « C’est peut-être mieux qu’on n’ait pas su au départ dans quoi l’on s’embarquait! », rigole Catherine. En effet, un forum d’une telle envergure a demandé beaucoup de temps, de persévérance et d’organisation. « Je ne pensais pas que ça allait être aussi demandant. Voir que tout se concrétise aujourd’hui et que tout marche, c’est vraiment gratifiant », dit Léonie Nadeau-Mercier, membre du comité logistique.

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C’est le programme pancanadien Schools on board qui a approché l’école du Vieux-Québec. Il y a deux ans, Roger Drouin, professeur de géographie au PSQ, et une élève de 5e secondaire, ont eu la chance de partir sur l’Amundsen pendant deux semaines. « En 2007, l’école avait posé sa candidature pour retourner sur le navire, mais Schools on board a refusé. À la place, les dirigeants du programme ont demandé au Petit Séminaire d’organiser le Forum », explique Marc Dallaire, directeur des services aux élèves.

Pour veiller au bon déroulement de l’organisation, les jeunes du comité exécutif de départ ont formé cinq sous-comités (finances, logistique, communication, présentation et expo-environnement). Tous ces groupes étaient constitués d’élèves de 4e et 5e secondaire. Messieurs Drouin et Dallaire et deux autres professeurs ont agi comme conseillers. « Beaucoup de liberté a été laissée aux jeunes. Nous étions là s’ils avaient besoin de nous, mais nous les laissions aller », affirme Roger Drouin. « On a vraiment été surpris de toute la latitude qu’on avait! », s’exclame Léonie, qui retire beaucoup de fierté de l’organisation réussie des bénévoles par le comité logistique. Pas facile d’être autoritaire avec ses amis. Mais à en croire les membres du comité, ils s’en sont assez bien tirés. « J’ai réussi à faire fouiller les bénévoles dans les poubelles sur l’heure du dîner pour trier les matières recyclables des déchets! On est quand même dans un forum qui parle d’environnement! », raconte Léonie, le sourire aux lèvres.

Profitant de la conférence internationale Arctic Change 2008, présentée à Québec le reste de la semaine, les organisateurs du FJCCA ont réussi à attirer plusieurs chercheurs, étudiants d’universités canadiennes et professionnels qui sont au fait d’aspects particuliers rattachés aux changements climatiques. Louis Fortier, directeur général d’ArcticNet, regroupement de scientifiques étudiant l’impact des changements climatiques dans l’Arctique canadien, a expliqué pourquoi un tel Forum était important pour son organisation. « Les solutions aux changements climatiques passent par des comportements particuliers, comme une meilleure utilisation de l’eau ou du pétrole. En poussant la conscientisation des jeunes, on va pouvoir influencer leur façon de voir les choses. Parce qu’ils sont prêts à prendre des mesures, ils voteront ou achèteront leur voiture en conséquence. »

Le maire de Québec, Régis Labeaume, président d’honneur du FJCCA, a salué l’initiative des jeunes. « Ils ont ces valeurs environnementales dans le sang. À la différence des gens de ma génération, il n’y a pas de changement de mentalité nécessaire pour eux. Ce sont les jeunes qui trouveront les solutions aux changements climatiques. »

Pour les conférenciers qui présentaient des ateliers, l’exercice était intéressant. En effet, ils s’adressaient à un public beaucoup plus jeune que d’habitude. Exit le jargon de chercheur! « Il faut utiliser plus de graphiques, d’images parlantes. Il faut qu’il y ait suffisamment d’informations, mais sans surcharge. Incorporer des questions dans les présentations pour améliorer l’interactivité avec le public est aussi une bonne idée », explique Leira Retamal de l’Institut national de recherche scientifique, Centre Eau, Terre et Environnement. Pour elle, il est « énormément encourageant » que des jeunes se déplacent pour entendre parler des changements climatiques. « Ils vont souffrir plus que nous dans l’avenir. Ils doivent passer le message. J’espère que quand ils vont arriver à la maison ce soir, ils vont dire qu’ils ont appris quelque chose. »

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