Les émissions de téléréalité, les journaux locaux et les publisacs ont la faveur des immigrants. « Ils en consomment beaucoup », note Farrah Bérubé, professeure au département de lettres et communication sociale de l'Univeristé du Québec à Trois-Rivières.

La chercheuse a mené son enquête auprès d’immigrants de la communauté latino-américaine de la région de Québec. Dans son mémoire, qu’elle soutiendra en avril prochain, elle relève que les immigrants sont à l’écoute de leur communauté d’accueil. Et pour apprendre la langue et découvrir la culture de l’autre, rien de tel que les médias locaux.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Le publisac a ainsi beaucoup de succès auprès des nouveaux arrivants. « Cela leur permet d’identifier les commerces de proximité, mais surtout d’apprendre rapidement la langue en raison des nombreuses images », explique-t-elle.

Ils suivent aussi avec beaucoup d’attention les lignes ouvertes et les émissions de téléréalité. Alors que ces dernières s’avèrent critiquées au sein de la population, leur audience auprès des néo-Québécois ne dérougit pas.

Ce phénomène mondial devient une fenêtre idéale sur le « natif ». « Les émissions de téléréalité leur offrent un contact non stressant avec la société d’accueil. Ils y apprennent une foule d’expressions locales négligées par leurs cours de francisation », analyse la chercheuse.

Ces émissions leur permettent donc de se faire l’oreille et d’apprendre le langage de la rue. Ils peuvent aussi observer comment les gens interagissent entre eux, notamment au niveau des relations hommes-femmes.

C’est dans les médias locaux qu’ils puisent les informations sur les activités culturelles et familiales à réaliser dans leur quartier, mais également les plus essentielles : à quelle école inscrire leurs enfants, où faire leurs courses, etc.

Les immigrants apprennent ainsi rapidement où trouver les points de collecte des médias gratuits et quels sont les cafés qui mettent les autres (Soleil, Journal de Québec, etc.) à la disposition de leurs lecteurs moins nantis.

« Ils les connaissent, les consultent et prennent l’habitude d’en consommer », soutient la spécialiste qui s’annonce en faveur d’une plus grande représentation des immigrants dans les médias.

Ils préfèrent cependant naviguer sur l’internet pour consulter les offres d’emploi et les exercices de francisation. Une navigation qui ne remplacerait pas l’utilité des médias locaux. Des médias qui devraient, pense la chercheuse, ouvrir de plus grandes pages à cette clientèle fidèle!

Je donne