Robots et animaux font-ils bon ménage? Si l'on s'en tient à la robotisation qui s'opère sur les fermes laitières au Québec, force est de répondre par l'affirmative.

Jetez un coup d'œil à l'intérieur d'une étable ultra-moderne et vous risquez de n'y voir aucun travailleur. Un robot sur rail distribue l'alimentation aux vaches, qui se présentent au robot de traite quand bon leur semble. Elles se paient ensuite un bon brossage du dos en s'installant sous une brosse automatisée.

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Robots pour l’alimentation

Depuis cet hiver, un nouveau venu fait son apparition : Juno, le robot qui repousse l'alimentation sous le museau des vaches à intervalles programmables.

Proposé par le fabricant de robots de traite hollandais Lely, Juno fait un mètre de diamètre, se déplace sur trois roues dissimulées sous sa coque et se guide à l'aide d'ultrasons. Son allure fait penser à un fantôme du jeu Pacman. Lely a d’ailleurs songé à l'appeler UFO, confie le représentant Guillaume Peters.

La tâche de Juno semble banale, mais les producteurs laitiers québécois – champions des petits troupeaux à très haute productivité – savent que plus souvent la ration de foin est balayée en direction de la vache, plus elle mange et plus elle donne de lait. Si un robot peut s'en charger, plus besoin de repasser à l'étable entre les traites ou en soirée!

Comme dans d'autres secteurs, les producteurs laitiers se font vieux et peinent à trouver de la main-d'œuvre. Le répit offert par les robots est fort apprécié.

Rovibec, une entreprise de Sainte-Monique, dans le Centre-du-Québec, fabrique depuis 20 ans des robots d'alimentation capables aujourd'hui d'offrir une ration adaptée aux besoins spécifiques de chacune des vaches du troupeau.

Suspendus à un rail et entièrement programmables, ces robots réduisent d'environ 40 % le temps de travail à l'étable, estime le chef de produit Martin Rousseau.

À ce jour, Rovibec a fabriqué environ 1000 robots, dont 800 ont été installés sur des fermes du Québec. « Notre quatrième génération de robots est équipée d'un écran tactile, avec des icônes. Nous avons simplifié la programmation au maximum, en pensant aux producteurs âgés », affirme Martin Rousseau.

Robots pour la traite

C'est toutefois la traite robotisée qui fait le plus jaser. Lely, qui occupe pratiquement la moitié du marché mondial des robots de traite, a vendu à ce jour 140 robots à 78 fermes du Québec.

Installé à un endroit fixe, le robot reçoit dans sa cage la vache qui ressent l'envie d'être traite. Un bras équipé de brosses rotatives lui lave le pis et lui branche la trayeuse. La traite se déroule sans l'intervention du producteur, qui n'a qu'à suivre les rapports de volumes de lait et de contenu en gras et protéines sur son ordinateur.

Ces robots nécessitent cependant une conversion à des bâtiments à stabulation libre, où les vaches se déplacent au gré de leurs besoins. Au Québec, les producteurs préfèrent garder leurs vaches attachées dans des stalles individuelles. Cela permet un meilleur suivi de la santé et des chaleurs de chacune, disent-ils.

Un inventeur québécois a trouvé une solution : un robot de traite mobile, qui se présente derrière chacune des vaches dans leurs stalles. Les deux bras de caoutchouc de Robotléo se pressent contre les épaules de la vache, la font reculer de quelques pas et le bras de traite d'un robot Lely usagé se met à l'ouvrage.

L'inventeur, Léo Rousseau, est agriculteur à Sainte-Monique. Il est le frère de Victor Rousseau, le fondateur de Rovibec. Les inventions, c'est de famille!

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