Court-circuitant les étapes, des scientifiques américains vont annoncer la naissance du premier dinosaure créé par manipulation génétique, le Gallinosaurus. Jack Horner et son équipe de l'Université d'État du Montana ont réveillé les gènes préhistoriques de lézards géants à partir du génome de la poule, leur descendant le plus direct. Le paléontologue présentera la créature en primeur mondiale à la télévision américaine.

Personne n’a encore vu la bête qui est jalousement gardée par les chercheurs. Ceux-ci auraient utilisé un embryon de poussin pour créer un animal qui a l’apparence d’un dinosaure. Mais il s’agirait en réalité d’une poule dont on a altéré le développement embryonnaire pour remonter le cours de l’évolution.

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Avec elle, le dicton « quand les poules auront des dents » perd tout son sens puisque la bête possèderait une rangée de crocs comme son ancêtre Archéoptéryx. Les ailes du volatile auraient été remplacées par de longs bras se terminant par deux mains à trois doigts et aux griffes acérées. Les chercheurs l’auraient doté d’un œil de reptile comme celui d’un serpent et d’une longue queue de près de 80 cm, sur laquelle ne poussent plus des plumes, mais des écailles.

Depuis les travaux de l’américain John Ostrom dans les années 1970, il est admis que les oiseaux (dont fait partie la poule) sont en quelque sorte des dinosaures vivants. Dans leur bagage génétique dort donc toute l’information nécessaire à la croissance de certains attributs de leurs ancêtres comme la queue, les mains ou les dents. Ces gènes préhistoriques latents s’expriment lors du développement embryonnaire, dont le plan suit toutes les étapes de l’évolution d’une espèce. Mais ils sont ensuite désactivés par d’autres gènes, dont les principaux sont appelés des gènes hox et sonic hedge hog. C’est ce mécanisme d’activation qui a été détourné chez la poule pour provoquer des atavismes, soit la réminiscence des caractères ancestraux.

Jack Horner étudie depuis près de 10 ans chaque étape du développement de l’embryon de poule. En collaboration avec des collègues américains et français, il s’est intéressé à la croissance des dinosaures et à leur biologie du développement, à propos de laquelle il a publié plusieurs articles.

Il a également été le conseiller scientifique de Steven Spielberg pour le film « Parc jurassique ». C’est grâce à cette juteuse collaboration qu’il a pu financer ses expérimentations. Il a déjà déclaré qu’il n’y avait aucune chance de ressusciter un vrai dinosaure comme dans le film, car l’ADN qu’on peut tirer des fossiles est trop dégradé.

D’ores et déjà, les autres chercheurs se focalisent plutôt sur la technique utilisée pour créer le Gallinosaurus. On évoque ainsi le développement embryonnaire du maquereau pour faire émerger les caractéristiques d’un très ancien poisson préhistorique.

Matthieu Burgard

Ajout, 1er avril, 16h30: Des chercheurs travaillent très sérieusement là-dessus, et le dénommé Jack Horner considère très sérieusement la possibilité de faire naître, un jour, un dinosaure, comme en témoigne son livre How to Build a Dinosaur. Mais avant que cela n'arrive, il faudra attendre un jour... qui ne sera pas un 1er avril!

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