Qu’arrive-t-il lorsqu’une journaliste, un astronaute, un docteur en psychologie et un politicologue discutent de science et de politique? Ils arrivent à s’entendre! Leur diagnostic : les univers scientifique et politique évoluent de façon parallèle. Leur remède : encourager une meilleure communication entre les acteurs des deux mondes et, avec le monde médiatique.

Réunis dans le cadre des Midis de l’ACFAS, en marge du congrès annuel à Ottawa, les quatre panélistes ont déploré le manque d’échange de connaissances entre la science, la politique et les médias. « Trop peu de scientifiques deviennent des élus ou des journalistes », commente Carole Beaulieu, rédactrice en chef de L’Actualité. En accord avec cette affirmation, Camil Bouchard, député de Vachon, qualifie également les scientifiques d’« analphabètes du monde politique ». Et pour boucler la boucle, l’astronaute Marc Garneau, député de Westmount-Ville-Marie et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’industrie, de science et de technologie, affirme que les scientifiques sont de « pauvres communicateurs » et que « peu d’élus ont une formation scientifique ». Comment alors s’écouter et se comprendre?

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En effet, il semble y avoir un problème de traduction, de vulgarisation entre ce que savent les élus des enjeux scientifiques et ce qu’ils devraient faire conséquemment, explique Pierre Noreau, président de l’ACFAS. « Par exemple, on est au courant des changements climatiques, mais quelles sont les actions à entreprendre? » Selon M. Noreau, les scientifiques ne sont pas assez opportunistes et devraient occuper davantage l’espace public. « Mais pour ça, il faut les former à la communication publique. »

Les chercheurs qui savent communiquer ne courent effectivement pas les rues… Il y en a plusieurs pour qui le « raccourci médiatique est un cauchemar! », précise Camil Bouchard. C’est pourquoi quand un journaliste en trouve un, il le garde, explique Carole Beaulieu! Résultat : on surmédiatise les perles rares.

En plus d’être attentifs aux médias, les scientifiques se devraient d’être ouverts à l’agenda politique, d’être au courant de ce qui se trame, selon M. Bouchard. « Mais le scientifique doit quand même résister à l’envie de modifier son travail pour plaire aux politiques… », a-t-il prévenu.

Selon les dires de Marc Garneau, il ne faut pas penser que les politiciens et les hommes et femmes de science ne se parlent pas du tout. « Il y a un activisme certain qui se fait. » Seulement, pour garantir l’efficacité de ce dialogue, les parties impliquées devront modifier quelque peu leur façon d’être et d’agir et surtout sortir de leur zone de confort.  

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