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Juste à temps pour narguer ceux qui ont craint qu’une ère glaciaire ne fut tombée ces dernières semaines sur l’Amérique du Nord et l’Europe, arrivent les chiffres qui concluent que 2009 fut l’année la plus chaude depuis plus d’un siècle... dans l’hémisphère Sud!

Et ce n’est pas une bonne nouvelle pour le Nord, parce que l’hémisphère Sud comprend beaucoup plus d’eau, et que l’eau se réchauffe plus lentement. C’est ce qu’explique le mathématicien Reto Ruedy, de l’Institut Goddard des sciences spatiales, affilié à la NASA, qui a participé à l’analyse de ces données.

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Ces nouveaux chiffres renforcent de plus les statistiques qui suggèrent que les années 2000 pourraient décrocher la palme de la décennie la plus chaude depuis qu’on a commencé à récolter de telles données : le mois dernier en effet, la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) des États-Unis et l’Organisation météorologique mondiale évaluaient (mais il leur manquait les données de décembre 2009) que la décennie affichait une moyenne d’un demi-degré Celsius de plus que la moyenne du 20e siècle. En comparaison, les années 1990 présentaient une moyenne d’un tiers de degré de plus que la moyenne du 20e siècle. [ ajout, 22 janvier: c'est confirmé, d'après la NASA, la décennie 2000 fut la plus chaude ]

Mais comment concilier tout cela avec les records de froid atteints ces dernières semaines dans l’Est de l’Amérique du Nord et l’Europe? Le climatologue James Hansen a publié sur le web vendredi dernier, en compagnie de trois collègues, une synthèse qui souligne que la contradiction n’est qu’apparente : de quelque façon qu’on analyse les températures moyennes du 20e siècle, que ce soit par année ou par décennie, on observe une tendance à long terme au réchauffement :

L’essentiel est ceci : il n’y a pas de tendance globale au refroidissement. Pour l’instant, jusqu’à ce que l’humanité reprenne le contrôle de ses émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons nous attendre à ce que chaque décennie soit plus chaude que la précédente.

D’ores et déjà, il semble acquis que 2009 coiffera au poteau, dans l’hémisphère Sud, l’année fétiche des climato-sceptiques, soit 1998, une année où El Nino avait pourtant accentué le réchauffement. Et 2009 n’a connu qu’un El Nino « moyen ».

Et si Hansen et d’autres collègues à lui ont raison, 2010 pourrait sérieusement concurrencer 2009, pour deux raisons : la première, c’est que l’activité cyclique de notre Soleil a dépassé son seuil minimal et est en train de reprendre de la vigueur. Et la deuxième, c’est que le El Nino « moyen » de 2009 pourrait s’étirer jusqu’au printemps prochain.

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