Emettre du CO2 ne fait pas qu’en ajouter dans l’atmosphère. On peut en trouver jusque dans notre assiette. Rien d’inquiétant pour la santé : mais c’est la première fois qu’on peut ainsi suivre la pollution à la trace... jusque dans le sirop d’érable.

Pour les chimistes, cela s’appelle la chasse aux isotopes : c’est-à-dire des atomes d’un même élément chimique, mais qui comportent un nombre différent de neutrons. Le carbone-12 et le carbone-13, par exemple : tous deux sont du carbone, et à première vue impossibles à distinguer l’un de l’autre. Mais ils ont chacun des sources différentes, et le carbone-13 est beaucoup plus rare.

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Un professeur de géochimie de l’Université Colgate à Hamilton, dans l’État de New York avait d’abord décidé d’envoyer ses étudiants analyser le sirop d’érable provenant de différents coins du Nord-Est des États-Unis, dans le but de voir si les isotopes variaient d’un endroit à l’autre.

Mais ce qu’ils ont découvert, c’est que ces valeurs ont varié dans le temps. Lorsque ce professeur William Peck, et sa collègue, ont comparé leurs chiffres avec ceux d’études similaires de la fin des années 1970 et du début des années 1980, ils ont constaté que la proportion de carbone-13 dans le sirop d’érable avait diminué. Ils ont pu confirmer cette baisse en obtenant plus de 200 échantillons de sirop d’étable remontant aux années 1970. Leur étude est parue dans le Journal of Agriculture and Food Chemistry.

De toute évidence, il y a une cause extérieure à cette baisse du carbone-13. La première qui vient à l’esprit est la présence accrue de carbone dans l’atmosphère. Ce serait donc la première fois que cet impact est mesuré dans la nourriture.

« Nous savions que les valeurs des isotopes du carbone dans l'atmosphère changeaient, mais personne n’avait appliqué cela aux sciences de l’alimentation », commente dans Nature un autre géochimiste, John Valley, de l’Université du Wisconsin. « De toute évidence, les études de suivi des aliments devraient commencer à prendre en compte les isotopes. »

Personne ne se risque à prétendre que cela peut avoir un impact sur la qualité de la nourriture. C’est, pour l'instant, juste une donnée « naturelle » de plus sur l’impact de la main de l’homme...

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