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L’accord était historique. En 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, pour la première fois, la perte de diversité biologique et génétique a été reconnue universellement comme un défi mondial au même titre que les changements climatiques.

Depuis, 193 pays ont ratifié la Convention sur la diversité biologique (CDB) dont l’un des objectifs principaux était alors de « réduire significativement la perte de la biodiversité » avant 2010. Dix-huit ans plus tard, les membres de cette convention admettent un constat d’échec général.

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Même si l’entente a incité plusieurs pays à mieux financer la recherche environnementale et à créer davantage de zones protégées, les espèces animales et végétales continuent de disparaître à une vitesse alarmante. Le secrétaire de direction de la CDB, Ahmed Djoghlaf, publiera prochainement son bilan : « Pour le moment, nous avons reçu plus de 110 rapports nationaux, et pas un seul pays n’a atteint ses objectifs! »

En cette année de la biodiversité, les membres de la CDB ont décidé de se donner de nouvelles cibles pour freiner l’extinction massive. Pour ce faire, ils ont amorcé une série de rencontres mensuelles (en janvier à Londres, en février en Norvège, etc.). Elles culmineront par une réunion des chefs d’État à New York en septembre, et une conférence internationale en octobre au Japon, à l’issue de laquelle des objectifs officiels pour 2050 seront arrêtés.

Parmi ceux-ci : stopper la perte de diversité biologique avant 2050 et sensibiliser le public et les décideurs à l’importance du maintien de la biodiversité. Un objectif très ambitieux, sachant qu’un cinquième des espèces connues sont en péril, que leur survie dépend de la sauvegarde de leur habitat et que le réchauffement climatique en menace une grande proportion.

Des rencontres préliminaires entre les membres ont aussi conclu que les cibles fixées en 1992 étaient trop abstraites pour être respectées. Ce sera donc le grand défi de la convention cette année : déterminer des objectifs concrets, chiffrables et quantifiables afin que chaque État puisse suivre et partager ses progressions. Facile à dire, mais scientifiquement difficile, a récemment noté Matt Pole, chercheur au programme des Nations Unies pour l’environnement, dans Science. Selon lui, un bon nombre des indicateurs scientifiques qui permettent d’évaluer la santé de la biodiversité sont soit incomplets, soit imprécis ou incohérents. Il incite les scientifiques à redoubler d’ardeur pour fournir rapidement des critères mesurables.

Néanmoins, certaines propositions sont déjà sur la table : s’assurer que 80 % des activités de pêche soient pratiquées de manière durable, que les pays intègrent avant 2015 des critères de durabilité lors d’achat de tous biens et services, et que tous coopèrent afin de s’assurer que chaque espèce menacée dispose au moins d’un territoire protégé. Les conclusions de ces discussions feront assurément beaucoup parler cette année.

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