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(São Paulo) — La fin de la déforestation de la forêt amazonienne au Brésil. Un rêve possible? Pour des chercheurs brésiliens et américains, l’occasion n’a jamais été aussi bonne, politiquement et économiquement, pour sauver le géant vert et réduire du coup les émissions de carbone au pays. Dans un article publié dans Science, ils estiment que les investissements nécessaires pour éradiquer la déforestation en Amazonie d’ici 2020 seraient de l’ordre de 6,5 milliards à 18 milliards de dollars.

Stopper la déforestation à coût réduit est réalisable, estime Osvaldo Stella, coauteur de l’article et chercheur à l’Institut de recherche environnemental de l’Amazonie. « La même somme est investie pour la Coupe du monde 2014 de football. Investir 18 milliards de dollars pour sauver l’Amazonie est donc raisonnable. » À la différence de la plupart des études qui évaluent le coût économique de la conservation forestière, l’étude dirigée par le Woods Hole Research Centre tient compte des bénéfices de la conservation forestière. « Pour arriver à cette somme, nous avons pris en compte le revenu perdu par un propriétaire lorsqu’il renonce à la déforestation tout en considérant que le budget actuel pour défendre la forêt amazonienne se maintiendra. »

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Les récents efforts du gouvernement brésilien contre les activités illégales et les sociétés agricoles prônant le déboisement ne sont pas non plus étrangers à cette poussée d’optimisme. Selon l’Institut national des études spatiales, seulement 7 000 km2 de forêt auraient été rasés en 2009. Un déclin d’environ 75 % comparativement au record de 27 423 km2 de 2004. Pour les écologistes, la crise économique aurait aussi joué un rôle important dans cette baisse d’exploitation.

Néanmoins, le programme brésilien contre le déboisement prend du galon après les cibles ambitieuses qu’il s'est engagé à respecter lors du dernier sommet de Copenhague. Il a annoncé son objectif de réduire « volontairement » ses émissions de gaz à effet de serre de 36 % à 39 % d’ici 2020, par rapport au niveau 1994, et a réitéré son objectif de faire chuter de 80 % la déforestation de l’Amazonie pour la même période.

De l’avis des chercheurs, le Brésil doit bâtir à partir de ce progrès pour en finir avec la coupe à blanc. Une des solutions proposées est d’investir dans la technologie pour améliorer la fertilité des terres. Selon ces chercheurs, il est primordial de soutenir des activités de subsistances durables et récompenser les fermiers responsables. Le gouvernement doit aussi agir avec plus de fermeté dans l’application des lois et gérer efficacement les aires protégées.

- Marc Gallichan

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