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En 1979, le président des États-Unis, Jimmy Carter, posait un geste porteur d’une grande charge symbolique : l’installation de panneaux solaires sur le toit de la Maison-Blanche. En 1986, son successeur, Ronald Reagan, les faisait enlever. Vingt-quatre ans plus tard, un groupe d’écologistes ramène l’un de ces panneaux à sa maison.

Partis mardi de la petite ville d’Unity, Maine, ils devaient arriver devant la Maison-Blanche le 10 septembre avec leur panneau solaire —et surtout, accompagnés virtuellement par ceux qui auront suivi leur initiative sur Internet. Ils ne s’attendaient pas à voir le président Obama les accueillir avec un tournevis et une échelle: leur initiative en est une avant tout de relations publiques. Si Michelle Obama a pu accroître le nombre de potagers aux États-Unis, juste en en créant un sur la pelouse de la Maison-Blanche, imaginez, écrivent-ils, l’impact qu’aurait un panneau solaire. [ ajout, 10 septembre: comme ils s'y attendaient, Obama n'est pas venu les accueillir et le panneau solaire ne retournera pas sur ce célèbre toit. Mais leur idée a fait jaser! ]

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Certains des « panneaux de Jimmy Carter » avaient été adoptés il y a une vingtaine d’années par le Collège d’Unity, un établissement qui s’affiche « vert », depuis l’électricité dépensée — les panneaux servent à la cafétéria — jusqu’à la formation académique. Ce sont trois étudiants du collège qui font le voyage, en compagnie de l’auteur Bill McKibben, fondateur du projet 350.org (voir encadré). Un projet qui, en octobre dernier, avait entraîné une mobilisation internationale sans précédent.

Pour McKibben, l’initiative des panneaux solaires correspond exactement à celles qu’il encourage à travers le projet 350 : des gestes individuels, d’envergure tantôt locale, tantôt nationale, visant à mettre de la pression sur les politiciens.

Les environnementalistes ont perdu de vue à quel point il faudrait un mouvement de masse. Trop de groupes se sont convaincus qu’ils pourraient faire passer une législation au Congrès, réaliser des compromis avec l’industrie, accomplir des choses sans se battre. Ça valait la peine d’essayer, mais ça n’a pas marché. L’industrie des carburants fossiles, la plus lucrative industrie connue de mémoire d’homme, nous a battus. Et elle nous battra encore et encore, tant qu’il n’y aura pas un véritable mouvement populaire, bruyant et de grande envergure.

Invité la semaine dernière à la populaire émission de variétés de David Letterman, il ajoutait :

Je dis toujours aux jeunes : changer la dernière ampoule est moins important que d’aller dehors, construire le genre de mouvement politique qui changera les choses.

Ils sont manifestement nombreux à y croire : dans le cadre de la deuxième journée annuelle de 350, qui aura lieu cette année le 10 octobre (le 10-10-10), des milliers d’initiatives, petites et grandes, dans des dizaines de pays, sont déjà prévues.

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