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Rare combinaison : une initiative internationale pour réduire les gaz à effet de serre et pour améliorer la santé des populations les plus pauvres, plus particulièrement les femmes.

À la base, cette campagne semble moins spectaculaire que d’autres efforts de coopération internationale. Même son nom a contribué à la faire passer inaperçue dans les médias francophones : la Campagne pour des fours propres. Elle a pour objectif de fournir, d’ici 2020, une centaine de millions de fours à des familles d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud.

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Moins spectaculaire, mais pourtant assise sur un problème grave : à l’heure actuelle, selon l'Organisation mondiale de la santé, la fumée de réchauds rudimentaires tuerait près de 2 millions de personnes par an, selon l'Organisation mondiale de la santé.

Les toxines relâchées par ces réchauds qui fonctionnent au bois, au charbon ou à la crotte d’animaux, constituent un des cinq plus gros problèmes de santé des pays en voie de développement, entraînant des maux qui vont de la pneumonie jusqu’au cancer du poumon.

En annonçant mardi la création de la Global Alliance for Clean Cookstoves , la secrétaire d’État des États-Unis, Hillary Clinton a rappelé qu’une telle initiative serait aussi un bienfait pour la santé des femmes. Parce que, dans ces pays, elles font la cuisine bien sûr, ce qui, parmi ces 2 millions de victimes, les place en première ligne... avec les enfants.

Sans compter que la fumée de ces centaines de millions de réchauds toxiques dont dépend encore, à ce jour, 40% de la population de la planète, contribue au réchauffement climatique, derrière les carburants fossiles utilisés par l’industrie.

La Campagne pour des fours propres vise ultimement à créer suffisamment de réchauds moins polluants, à un prix qui les rende accessibles aux familles les plus pauvres. Pour en arriver là, elle estime avoir besoin de 250 millions$ sur 10 ans. Les États-Unis se sont engagés à fournir 50 millions$ sur cinq ans, et le secteur privé est sollicité.

La campagne s’inscrit dans le contexte plus large du Sommet du millénaire des Nations Unies, un programme qui, lancé en 2000, visait à réduire de moitié l’extrême pauvreté d’ici 2015, en plus de s’attaquer à la mortalité infantile, à la santé maternelle, à l’analphabétisme et à l’inégalité des sexes. Plusieurs constats pessimistes ont été publiés cette semaine à l’occasion de l’assemblée générale annuelle des Nations Unies — à l’évidence, les objectifs ne seront pas atteints en 2015 — en même temps que d’autres constats, plus optimistes : ces initiatives, comme celle des fours propres, ont au moins le mérite d’exister, et de faire lentement leur chemin.

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