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Aux États-Unis, les élections du 2 novembre pourraient amener au pouvoir encore plus de politiciens qui doutent des changements climatiques. Et renverser, en Californie, la loi dont les normes anti-pollution font modèle jusqu’au Québec.

Appelées les élections de mi-mandat, ce sont ces votes qui auront lieu le 2 novembre à la grandeur des États-Unis, au cours desquels seront élus une foule de sénateurs et de représentants, autant à Washington que dans les congrès des différents États, ainsi que des gouverneurs. Ces élections suscitent généralement peu d’intérêt à l’extérieur : cette année, si les médias canadiens ou européens en ont parlé, c'est surtout à cause du Tea Party, ce mouvement très conservateur, dont certains candidats ont causé la surprise cet été en délogeant des candidats du parti républicain.

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Or, selon des compilations publiées ce mois-ci d’abord par le blogue The Wonk Room, 19 des 21 républicains qui ont de bonnes chances d’être élus ou réélus au Sénat, ont affirmé que la science du climat était fausse. Y compris John McCain, sénateur de l’Arizona, qui était pourtant favorable à une loi sur le climat lorsqu’il était candidat à la présidence, il y a deux ans.

Pour certains candidats, l’attitude anti-climat n’est qu’une partie de leur programme : John Raese, candidat en Virginie, veut abolir le ministère de l’Énergie, qu’il juge être une nuisance pour l’industrie du charbon. Il veut aussi abolir le ministère de l’Éducation.

Pendant ce temps en Californie, un autre vote attire l’attention, parce qu’il pourrait avoir des répercussions internationales. Il faut d’abord se souvenir que la Californie a voté il y a quatre ans ans ce que d’aucuns appellent la loi sur le climat et l’énergie la plus progressiste en Amérique du Nord. C’est cette loi qui impose notamment des normes plus sévères aux constructeurs automobiles, et qui impose à la Californie un objectif ambitieux de réduction des gaz à effet de serre d’ici 2020.

Or, cette loi est menacée d’être défaite le 2 novembre, dans un référendum sur ce qu'on appelle la proposition 23, dont les promoteurs sont financés à coups de millions, entre autres par deux compagnies pétrolières de l'extérieur de la Californie, et par la multinationale des frères Koch, connue pour ses affinités avec le Tea Party. Le gouverneur Arnold Schwarzenegger a été vu sur toutes les tribunes ces dernières semaines pour défendre cette loi, qu’il a lui-même fait adopter en 2006. [ Ajout, 22 octobre: les groupes partisans du maintien de la loi sur le climat contre-attaquent et investissent eux aussi des millions en publicités ]

Le gouvernement du Québec a plusieurs fois invoqué ces normes californiennes lorsqu’est venu le temps d’établir les siennes. C’est que la Californie a du poids : si elle était un pays indépendant, il s’agirait de la 8e puissance mondiale. De sorte que, quand la Californie vote des normes anti-pollution contraignantes, les autres sont obligés de suivre.

L’un des rares États qui semble surfer hors de cette vague est celui du Vermont. Non seulement le candidat républicain au poste de gouverneur n’a jamais remis en doute la science du climat, mais dans le cadre d’un débat public sur l’environnement tenu le 1er octobre, le démocrate et le républicain ont semblé d’accord sur presque tout. Ils ne se distinguent que sur la centrale nucléaire du sud du Vermont. Le démocrate Peter Shumlin est celui des deux qui s’est montré le plus ferme pour la fermeture de la centrale, lorsque son permis arrivera à échéance, en 2012.

Le débat avait été organisé dans le cadre du 9e congrès annuel sur les énergies renouvelables au Vermont —le Vermont a en effet engendré suffisamment d'entreprises de l'énergie pour pouvoir les réunir chaque année depuis neuf ans.

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