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S’il devait se produire une catastrophe environnementale dans l’Arctique, personne ne serait prêt à y faire face : ni les Américains, ni les Canadiens, révèlent deux rapports produits des deux côtés de la frontière.

Une météo extrême, la noirceur plusieurs mois par année et bien sûr les glaces en mouvement : ces trois facteurs sont le cauchemar d’une expédition qui aurait à colmater une fuite de pétrole. Ils pourraient retarder jusqu’à six mois tout effort pour répondre à un déversement.

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Du côté américain, c’est le Pew Environment Group qui a publié ce rapport en novembre. Sans surprise, il précise que les compagnies ne sont pas préparées à faire face à un déversement dans le Grand nord. Du côté canadien, c’est le commissaire à l’environnement qui a publié le sien le 7 décembre. Et cette double publication n’est pas une coïncidence : cette année plus que jamais, l’industrie a fait des pressions pour que cette portion de l’océan Arctique, désormais libre de glaces pendant plusieurs semaines d’affilée, soit ouverte à l’exploitation pétrolière, au même titre que le Golfe du Mexique.

Le rapport américain précise aussi que le pétrole demeure sur place, dans les eaux froides, beaucoup plus longtemps que dans les eaux chaudes, une nouvelle que n’apprécieront pas les baleines, ours polaires et autres morses. « La catastrophe du Golfe du Mexique nous a montré les conséquences d’une supervision déficiente et d’une capacité de réponse inadéquate. »

Langage similaire du côté canadien : dans son rapport annuel —et dans le chapitre qui porte spécifiquement sur l’adaptation aux changements climatiques— le Commissaire à l’environnement et au développement durable Scott Vaughan reproche au gouvernement conservateur son laxisme en matière de politiques environnementales. Les risques qui pèsent sur l’Arctique en sont une des conséquences, a-t-il dit en entrevue au réseau CTV :

S’il y avait un déversement de pétrole majeur, le gouvernement canadien ne serait pas prêt. La raison qui nous fait dire cela est que nous avons des plans d’urgence démodés, qui remontent à 12 ans. [Le gouvernement] a des analyses de risque vieilles d’une décennie. Il y a des problèmes liés à leur équipement, à leur degré de préparation...

Scott Vaughan reproche également à Ottawa son absence de plan pour répondre aux impacts des changements climatiques —de la fonte du permafrost aux tempêtes majeures du côté atlantique— en dépit du fait que le gouvernement a sous la main deux importants rapports, publiés en 2008... dans la plus grande discrétion.

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