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Entre l’Internet, le cellulaire, les consoles vidéos et la télévision, les jeunes ont aujourd’hui le choix des écrans. Sylvie Bourcier, professeure au certificat Petite Enfance et Famille de l’Université de Montréal, s’est interrogée sur l’influence des écrans sur les enfants et leurs effets sur les relations familiales et sociales.

Réseaux sociaux, musique et jeux, les jeunes – et même les très jeunes – sont exposés à des images parfois troublantes. « Le petit écran projette souvent une image déformée de la société en proposant des séries où les personnes âgées ou issues de milieux défavorisés sont sous-représentées, où les héros sont tous de sexe masculin et de race blanche, où les filles sont passives, émotives et obsédées par leur apparence », explique la professeure.

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Son ouvrage, L’enfant et les écrans, rassemble plusieurs conseils pour les parents, mais aussi des données de nombreuses recherches. La chercheuse rapporte ainsi une étude sur le contenu des émissions de télé et des jeux populaires de l’organisme américain Children Now. Et à la télé, les Amérindiens, les Afro-Américains et les Asiatiques apparaissent très exceptionnellement à titre de héros. Ce qui expliquerait que les enfants, interrogés par le Réseau Éducations-Médias, « ont appris à associer les attributs positifs aux personnages blancs et les négatifs aux gens de couleur. »

Les yeux carrés

Comme le héros SamSam — du magazine J’aime lire — dont les yeux deviendront carrés à force de regarder la télé, de nombreux spécialistes — et parents — s’interrogent sur les risques réels des écrans sur les plus jeunes. Et si l’on connaît les effets sur la santé du manque d’activités physiques liés à une grande pratique des écrans, on connaît moins l’impact des écrans sur l’apprentissage.

Les chercheurs soupçonnent néanmoins qu’une trop grande exposition augmente les problèmes d’attention : le risque augmenterait de 10 % pour chaque heure passée lorsque l’enfant avait moins de 3 ans. Certaines autres études dévoilent que trop de télé pourrait aussi compromettre la réussite scolaire.

Une chercheuse de l’Université de Washington, Carolyn Webster Stratton, s’inquiète même que les écrans réduisent les habiletés en lecture. Il existe néanmoins de bonnes émissions d’éveil à la lecture et au langage pour les préscolaires — « Super Why » à CBC pour ne citer que celle-là – et l’ordinateur possède un grand potentiel didactique. Même si les écrans offrent un monde de possibilités éducatives, c’est l’usage ludique que les jeunes en font qui prime.

Au Québec, les enfants de 2 à 11 ans consacrent 20 heures par semaine à la télévision, rappelle Sylvie Bourcier. Plus que d’interdire, il importe d’apprendre à son enfant à développer son esprit critique, le former à discriminer le contenu – qu’est-ce qui est de l’information ou de la publicité? — et surtout, qu’il existe un bouton on/off sur tous les appareils.

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