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L’Année internationale de la chimie devrait être l’occasion de réfléchir sur la chimie... y compris sur son avenir. En a-t-elle toujours un?

C’est la question sur mesure pour faire bondir les chimistes, et elle revient régulièrement sur la table quand des « profanes » se plaisent à souligner combien la chimie a été envahie depuis un siècle, sur son flanc gauche par la biologie et sur son flanc droit, par la physique. Ou par le nombre étonnant de Nobels de chimie qui n’ont de chimie que le nom...

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C’est également le coeur de la réflexion de deux chercheurs, George Whitesides et John Deutch, qui ne sont pas des profanes, dans le cadre d’un dossier spécial de Nature sur l’Année de la chimie. « Soyons pratiques », lancent-ils dès le titre (réservé aux abonnés) :

En 2011, l’industrie [chimique] est adulte, pleinement intégrée à la société, et les chimistes ont une bonne emprise sur la plupart des caractéristiques des molécules et des réactions. La chimie universitaire est bien établie, et avec sa maturité est venue une insécurité croissante et une aversion du risque. Quelle est la suite?

Certes, les défis ne manquent pas pour les chimistes du futur. La « gestion » du dioxyde de carbone que nous produisons en trop grande quantité. Des polymères qui imiteraient ceux de la nature. Une nouvelle génération de panneaux solaires. Une chimie plus verte.

Mais plusieurs de ces enjeux relèvent de la physique, du génie, de la biologie, parfois de l'économie, ou d'un mélange des quatre. Depuis les années 1990, écrivent Whitesides et Deutch, il est devenu clair que « les meilleures opportunités de la chimie résident au-delà de ses frontières historiques ».

Les nouvelles frontières étaient les sciences de la vie et les sciences des matériaux. À présent, d’autres frontières —énergie, sciences environnementales, complexité et accessibilité des soins de santé— offrent des opportunités nouvelles et peut-être plus envoûtantes encore.

Est-ce à dire que l’avenir de la chimie réside dans de meilleures relations avec les autres disciplines? Ou dans son intégration à l’intérieur des autres disciplines scientifiques? « Jusqu’ici, poursuivent Whitesides et Deutch, le domaine a répondu timidement à ces pressions ». Il semble « préférer le statu quo ».

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