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À l’occasion de la campagne électorale fédérale, l’initiative Je vote pour la science, composée de cinq organismes québécois de culture scientifique, a envoyé aujourd’hui un questionnaire aux partis politiques fédéraux afin qu’ils se compromettent sur des enjeux d’intérêt public à caractère scientifique. Voici ces 9 questions, réparties en trois thématiques.

1. Les choix énergétiques

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Selon l’OCDE, le Canada occupe, ces dernières années, la queue du peloton des pays industrialisés, en matière de performance environnementale et d’efficacité énergétique. Ailleurs dans le monde, beaucoup d’économistes et d’écologistes évoquent cette incertitude : notre planète n’a peut-être pas la capacité de satisfaire les besoins de bientôt 8 milliards d’humains, si leur mode de vie doit s’inspirer de plus en plus du nôtre. Par ailleurs, les économistes s’entendent pour dire que le passage du pic pétrolier rendra le pétrole de plus en plus cher. C’est dans cette perspective que des pays européens sont devenus des chefs de file de l’innovation dans les énergies nouvelles, et que le président Obama a annoncé en janvier des investissements de 8 milliards $ dans la R&D sur les énergies propres, lesquels seront accompagnés de réductions aux subventions à l’industrie du pétrole, du gaz et du charbon. Au Canada, le gouvernement fédéral verse en subventions 1,4 milliard à l’industrie pétrolière.

Question 1

Croyez-vous en la nécessité d’un virage vers une politique plus agressive d’efficacité énergétique et d’économie d’énergie? Dans le cas où se poursuivrait une croissance de la consommation et de la production d’énergie, quelles mesures prendrez-vous, et sur quelle période de temps, pour que les activités économiques réduisent leur impact sur l’eau, l’air, les sols, de même que l’intégrité des écosystèmes?

Question 2

Est-ce que l’investissement dans la R&D pour les énergies renouvelables pourrait avoir pour objectif de positionner le Canada parmi les chefs de file de l’innovation? Combien comptez-vous investir, sur quelle période de temps, et d’où proviendra l’argent?

Question 3

La catastrophe récente au Japon ne redorera pas le blason de l’énergie nucléaire et le problème de l’entreposage des déchets demeure plus épineux que jamais : les États-Unis viennent de renvoyer aux planches à dessin un projet de 20 ans d’entreposage dans le Nevada. Quel rôle voyez-vous pour le gouvernement fédéral dans la construction de futures centrales nucléaires et la gestion des déchets? Comment évaluez-vous le degré de risque d’accident et de contamination?

2. Qu’est-ce qu’on achète?

Le processus d’évaluation de la toxicité des nouveaux produits, avant leur mise en marché, a souvent été reproché de ne pas être suffisamment indépendant face aux pressions de l’industrie et du lobby en général. Par ailleurs, du côté de l’étiquetage des produits, il n’existe aucune obligation de déclaration du mode de production de certains produits, notamment alimentaires (par exemple, ceux issus du génie génétique).

Question 1

Faut-il donc revoir le processus d’évaluation de la toxicité des produits pour garantir une analyse scientifique indépendante des intérêts du marché? Et comment garantir cette indépendance?

Question 2

Faut-il modifier la politique fédérale d’étiquetage pour rendre obligatoire le mode de production des aliments?

Question 3

Un adulte canadien consomme actuellement 3092 mg de sodium par jour, soit plus du double de la quantité recommandée. Quelle serait votre stratégie pour réduire la consommation de sel des Canadiens et cette stratégie passerait-elle par l’imposition d’une réglementation stricte à l’industrie alimentaire?

3. L’avenir du secteur forestier

L’importance des sciences pour la vitalité, voire la survie, des secteurs forestiers canadiens et québécois n’est plus à démontrer. Des communautés entières reposent sur l’industrie forestière et dépendent donc largement des efforts de recherche et d’innovation scientifiques et techniques dans une perspective de développement durable.

Question 1

Le Canada est amené à prendre des engagements environnementaux sur la scène internationale et il participera en 2012 au Sommet de Rio+20. Par ailleurs, un accord historique a été signé en mai 2010 entre les grandes entreprises d’exploitation forestière, l’Association des produits forestiers du Canada et les groupes environnementaux afin de protéger la forêt boréale. Comment comptez-vous concilier le développement de l’industrie forestière avec le respect des engagements environnementaux du gouvernement du Canada?

Question 2

L’économie forestière est en pleine mutation : l’industrie des pâtes et papiers éprouve de grandes difficultés, la concurrence s’intensifie dans le secteur du meuble et de nouveaux marchés de niche se développent, comme les fibres de nanocellulose ou l’écoconstruction. Quelles sont les priorités de votre parti en termes d’investissement en recherche et développement dans le secteur forestier (productivité, produits à valeur ajoutée, gestion des ressources, conversion vers les bioproduits, etc.)?

Question 3

Les communautés vivant des ressources forestières sont les premières touchées par les difficultés de cette industrie : de quelle façon comptez-vous impliquer ces communautés dans la recherche de solution aux défis du secteur forestier? Quelles sont les mesures que vous entendez prendre pour accélérer le transfert des nouvelles connaissances technologiques et scientifiques auprès des travailleurs de cette industrie?

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