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Ce sont 4 millions et demi de litres de pétrole qui ont fui d’un pipeline en Alberta vendredi dernier, la plus grosse fuite du genre là-bas depuis 1975.

Détectée vendredi matin, le 29 avril, par une chute de pression dans le pipeline, la fuite qui semblait alors minime —une première estimation parlait de quelques centaines de litres— a été rapportée officiellement mardi par les autorités albertaines (Energy Resources Conservation Board, ou ERCB).

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Le tout s’est produit dans une région isolée du nord-ouest de l’Alberta. Le porte-parole albertain Davis Sheremata a même pris la peine de mentionner que la maison la plus proche était à 7 km. Le village le plus proche, Little Buffalo est à 30 km. C’est un territoire fait de terres humides et la rivière Peace coule non loin de là. Une centaine de personnes seraient envoyées pour nettoyer les dégâts, selon le Edmonton Journal , qui donne aussi la parole à un représentant de la Société environnementale de la rivière Peace, inquiet de l’ampleur de cette fuite et de ses conséquences sur un environnement fragile.

[ Ajout, 5 mai. La communauté des Cris de Little Buffalo affirme que les vapeurs de pétrole ont provoqué nausées et irritations des yeux, et a ordonné aux enfants de rester chez eux. L’ERCB affirme que la communauté est trop loin pour que les symptômes soient reliés à la fuite, et que les travailleurs sur place ne sont pas affectés. Le critique de l’environnement du NPD, Rachel Notley, accuse pour sa part le gouvernement d’ingérence: il aurait retardé après l’élection le dévoilement de la véritable ampleur de l’accident. ]

Le pipeline, appelé Rainbow, opéré par la compagnie Plains Midstream, est vieux de 44 ans, et court jusqu’à Edmonton sur 770 km. Il transportait, en 2010, une moyenne de 187 000 barils de pétrole par jour. Quatre millions et demi de litres, ou l’équivalent de deux piscines olympiques, représentent 28 000 barils, soit l’équivalent de trois heures et demie de « transport ».

Coïncidence, une autre fuite a été signalée dans un autre pipeline albertain la semaine dernière. Ce sont des résidents du coin se promenant à cheval qui, rapporte le Calgary Herald , ont signalé cette fuite le 22 avril, causée par un trou de la taille « d’une tête d’épingle ». Un tel trou, dit-on, est trop petit pour que le propriétaire —une compagnie du Texas— puisse détecter, à distance, une baisse de pression dans son pipeline.

Celui-ci, appelé Trans Mountain, est vieux, lui, de 57 ans. Il court de l’Alberta à la Colombie-Britannique et à l’État de Washington. Il a été fermé près d’une semaine. Et déjà, cet incident avait donné de l’énergie à ceux qui, comme l’Institut Pembina, s’inquiètent de la vétusté des milliers de kilomètres de pipelines qui parsèment l’Alberta, ou qui s’opposent à un nouveau projet de pipeline, le Northern Gateway, qui doit également traverser les montagnes jusqu’à un port de Colombie-Britannique.

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