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Un astronome devenu célèbre pour sa traque, depuis 15 ans, des planètes tournant autour d’autres étoiles, suggère qu’il serait temps d’envisager l’étape suivante : aller nous-mêmes voir sur place. Ou du moins, envoyer un de nos robots.

Le résumé du séminaire sur les exoplanètes tenu vendredi dernier au Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.) promettait d’être « provocant ». C’est peut-être ce qui a inspiré l’Américain Geoff Marcy, une des célébrités de la petite communauté internationale des chasseurs de planètes. Envoyer une sonde spatiale vers Alpha du Centaure —notre plus proche voisine— ne pouvait que faire saliver le nerd vivant dans des millions de rêveurs.

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Mais en fait, comme le rapporte la journaliste de Nature , l’exposé de Marcy était plutôt un étalage de sa frustration face à ce qu’il considère être un manque de vision de la part de l’agence spatiale américaine (la NASA) et de l’Académie nationale des sciences : toutes deux, dans leurs plans d’avenir respectifs, font bien trop peu de cas, aux yeux de l’astronome, de cette chasse aux planètes extrasolaires à laquelle il a consacré sa vie. Dans ce contexte, une sonde interstellaire pourrait devenir un moyen —un brin radical— de faire sortir tout le monde de sa zone de confort : l’équivalent des missions lunaires d’il y a 40 ans, multipliées par 1000.

Et ce n’est pas comme si personne n’y avait pensé. Bien des ingénieurs ont planché depuis des décennies sur ce à quoi pourrait ressembler une sonde spatiale capable non seulement de rallier l’étoile la plus proche mais aussi et surtout —léger détail— capable d’avoir encore assez d’énergie dans ses batteries pour garder le contact radio avec nous jusque-là.

Il faut comprendre que la sonde spatiale actuellement la plus loin de nous, Voyager 1, lancée en 1977, se trouve à plus de 17 milliards 400 millions de kilomètres. Ce qui est loin, mais ne représente, du point de vue d’un rayon de lumière, qu’une distance de 32 heures-lumière. Tandis qu’Alpha du Centaure, un système composé des trois étoiles les plus proches de nous, se trouve, à 4 années-lumière.

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